Naissance de ma 1ère C. à l'Hop...

 

 

C. née le ../../../ à P. France, hop libre.

Les phrases en italiques sont des rajouts de 2008 suite à la naissance de K où un gros bilan de vie m'a donné envie de tout revivre avec honnêteté, parlant aussi de ce qui n'a pas convenu.

Avant naissance :

Je passe une grossesse sans suivi (ou presque j'ai fais la prise de sang pour la toxo prescrit par ma généraliste qui ne m'a rien fais, pas d'examen, je ne voulais pas, suis immunisée et j'ai vu une SF à 6 mois de grossesse suite à un accident de voiture, c'est tout). Je ne fais que les échos sur le ventre en gardant mon pantalon, je trouve cela plus respectueux. Voilà en gros ;-)

A 8 mois en téléphonant à la Belgique pour aller accoucher en maison de naissance (je refuse bien trop les positions imposées en France, je ne connais pas l'accouchement à la maison et je ne sais pas à ce moment là que cela peut exister, je ne pense pas à ce que je fais, ce que je veux : être Libre. Je n'ai pas Internet. Rien pour m'informer et personne avec un parcours autre devant moi). Comment je sais pour la Belgique? Ben je ne sais pas/plus, un vieux souvenir peut être... d'un article de magasine (magasine que je ne lisais pas : le hasard; la vie dirons-nous). La Belgique me redirige sur P. en me disant que c'est très libre, comme je le souhaite, c'est à 2 h de route, en France.

Avec ton père on va visiter et voilà, cela nous convient et on décide que tu naîtras là-bas ! J'en suis à 8 mois. On avait évoqué le fait que je te mette au monde sans personne, mais en discutant il n'est pas pour et comme on y connait pas grand chose, on pense aux risques et se ne sera pas le cas. Il me dit « si bébé meurt tu fais quoi », je lui réponds « bah je me tire une balle » et on s'est dit « bon on va chercher un endroit convenable »... Comme si ailleurs c'était mieux, mais c'était come ça à l'époque que je pensais oui. J'ai demandé si on te laisserait en paix là-bas, si je pouvais faire ce que je souhaite et j'ai précisé que je refusais les hommes... A prioris, pas de soucis !

Le 1er ..... quelques contractions indolores mais fréquentes. Je téléphone à P. qui me dit de ne pas m’inquiéter, je le saurai le jour venu! Bon ….

 

Ta naissance :

Le 5 ...... au matin, environ 5h…Je me lève, je dors mal. Du liquide coule le long de ma jambe … peu... mais tout de même. Cela fait quelques semaines que du liquide coule quand je me lève mais à l'époque je ne pense pas à une fissure, je me dis que je dois avoir des pertes abondantes et liquides. Puis en toute honnêteté, je n'ai aucunement la sensation que cela puisse poser problème. Cependant, après avoir connue deux ruptures prématurées, je Sais que c'était ça à l'époque... Environ un mois avant, ta poche à Fissurée ou rompue peu importe... Je ne peux retourner en arrière pour savoir, mais la quantité, dès que je me lève, je ne sais que trop bien maintenant que ce n'étais pas des pertes.
Je vais aux toilettes, quelques gouttes tombent sur le sol, sur les toilettes, je perds un « cube » gélatineux blanc, je me dis que c’est le bouchon muqueux et je dois perdre les eaux !
Je réveille ton père, il est étonné, perdu, puis se calme et nous partons !
Il fait froid dehors, nous sortons, il fait encore nuit, mais bizarrement je suis bien et excitée, j’ai chaud !
7h30 environ, nous arrivons à P. Je me sens bien, je n’ai pas de contraction !
Je vois la sf et je lui dis : je crois que j’ai perdu les eaux. Elle me dit : « ça se voit quand on les perd ». Je lui dis que ça a coulé le long de ma jambe, un peu …
Bon, elle a l’air perplexe ! Elle me propose de m’examiner (bon une sf ne me gêne pas, mais cependant je n’ai jamais eu d’examen de ce type, je n’ai jamais vu de gynéco (et je ne le veux pas). Ah si une sf à 6 mois après mon accident de voiture c’est vrai !). Bref ! Pourquoi pas, il est temps de savoir ce qui se passe… 9 mois après ! Cependant je demande à ce qu'il n'y est qu'une personne. Elle sont deux parce qu'elles papotent entre collègue, non merci ! La collègue sort et évidemment celle qui reste, je le saurais après est celle qui fini dans une heure pfffff.... Pourquoi s'arranger pour qu'une maman ne côtoie qu'une sf lors de la naissance de son enfant, si on peut lui en coller deux ! Mais bon je ne suis pas certaine qu'elles ai fait attentions. Enfin...
Elle me dit : col fermé, long ! Elle prend en douceur du liquide, pour savoir si c’est bien les eaux. Sa tite bandelette dit : non ??? Vous devez avoir des fuites urinaires qu'elle me dit.... Je lui dis que non, mais elle ne me croit pas... Bon….. écho de contrôle (toujours sur le ventre, pour moi, à chaque grossesse et en gardant mon pantalon) : tout va bien, liquide en quantité normal (alors que j'en avais plus, je n'ai rien perdu d'autre et la sf après ta naissance m'a dit qu'effectivement pas d'autre perte et que si peu était rare, efficace l'échographe !) on peut rentrer … bon. Là, c’est moi qui suis perplexe…
10h on rentre et on arrive chez mes parents vers 12h. Fausse alerte apparemment ... bon … je reste sûre d’avoir perdu les eaux ! Ma grand-mère (qui habite à 800 bornes) est arrivée depuis quelques temps ! On mange, puis ça tire dans le dos. 14 h ça se fait sentir dans le ventre, mais, je ne suis pas sûre de moi. Disons que je le sens mais j'attends les signes physiques.
15h je dis à ton père cette fois c’est la bonne, contractions toutes les 10 minutes (mais P. c’est loin) donc mieux vaut y aller, puis la piscine pour me délasser me tente bien. Contractions gérables et pas trop intenses !
Il part mettre de l’essence !
Nous étions montés, je descends donc en bas près de la cheminée avec ma mère et ma grand-mère.
15h30 ma mère l’appelle, « t’es ou ? » Il y a du monde à la pompe j’arrive (la 1ere pompe se trouve loin).
16h il est de retour. Nous partons. Le temps où j’étais en bas, je me pliais et bizarrement en voiture ça va. Bon je les sens mais je suis plus détendue, nous sommes enfin tous les deux pour aller vivre cette aventure ! Je suis excitée et sereine.
En voiture nous parlons et comptons les contractions, « ben heu oui : le truc à pas faire », et puis par moment la détente ! Je me détache (ohhh je sais, je sais) pour pouvoir m’installer, genoux à terre et ventre sur le siège : ça fait du bien !
Environ 18h, nous arrivons à P.! Ton père prévient que nous sommes à bon port. Je me serre contre lui sur le parking, il fume une cigarette (il a arrêté après la naissance de L né à domicile) avant de rentrer !
A notre arrivé, je vois la sf, et je lui dis : « re » (c'était celle du matin... mais qui était sortie de la pièce... bon). Elle me dit : « pas besoin de monito, c’est pour aujourd’hui, vu votre tête au moment des contractions ! »

Du coup, elle me dit : « je vous le mets juste pour écouter le cœur, quelques minutes, ça vous va ? » Nous : « oui ».
Je m’allonge 15 minutes, le temps du monito. Brrrr, ce n’est pas le top allongée, j’ai hâte de me relever. Tout va bien, le cœur bat bien. Elle me propose de voir où j’en suis : je dis oui, je ne me sens pas spécialement agressée, elle est douce (ceci dis je n'en ressens pas le besoin non plus, de savoir). Pas d’étrier, rien (moi qui n'ai jamais connu et n’ai pas envie de connaître) ahh j’apprécie. Elle me dit : « col fermé! Y a le temps ». (Hum... y a le temps ??? Ca m’a interpellé / Je ne vois franchement pas l'utilité de rajouter cela)
Elle nous montre notre chambre (ton père dormira sur place les 3 jours) et nous dit que nous pouvons y rester, ou marcher si je le veux, ou nous doucher ou ….
Nous restons un peu dans la chambre ! Ton père dépose les valises qu’il avait à la main, la tienne et la nôtre !
Puis, elle vient me voir et me dit : « l’eau vous apaisera » (comment j'ai pu me voiler la face comme ça ? Comment j'ai pu écrire ça ? Ecrire ce que je souhaitais plus que ce qui c'est passé, c'est fou non ! Sacré raccourci ! Je l'appel et je lui demande d'aller dans la piscine et là elle m'a répondu que c'était trop tôt et que les douches suffiraient à me faire du bien... Oui, mais moi j'avais besoin, à ce moment précis là, d'aller dans la piscine !) Les contractions sont maintenant plutôt intenses et commencent à être coup sur coup. Il est environ 18h40.
Ton père et moi, allons donc dans les douches ! L’eau chaude me coule sur le dos et le ventre, ça fait du bien ! Je me sens un peu mieux et lui serre la main à chaque contraction ! Je m’appuie sur lui, (je complète : puis cela le gène et il me le fait savoir alors... je m'appuie) sur une chaise. On parle et le temps passe.
La sf frappe et me dit : « vous savez pas besoin de fermer le verrou, personne ne viendra vous demander si ça va, à part moi ! » Bon ça me rassure, je lui ai dis en arrivant, je veux personne à part vous et le père. Pas de gynéco  en tout cas, si tout va bien, (je suis très méfiante). Ma demande fut respectée du début à la fin (bon en même temps normal que ce fut respecté c'était un dimanche et pas de gynéco sur place, bon c'est peut être le cas aussi en semaine, c'est tout de même un hosto reconnu pour l'écoute et la physiologie)!
Puis je lui dis « ça va un peu mieux, mais les contractions sont coup sur coup maintenant et très intenses! »
Elle repart, l’eau chaude me détend toujours et m’apaise un peu, l’entre deux est si court !
D’un coup, j’ai chaud, la tête me tourne. Je veux alors sortir de la douche, il me faut de l’air et du froid !
La sf arrive et me donne de quoi me sécher (elle a du chercher) et de quoi me couvrir pour aller dans le couloir ! Un drap absorbant (en guise de grand serviette/peignoir : j’aime ce côté à la volée)
Nous retournons dans la chambre !
Elle nous laisse (ça aussi ça faisait partie de mes souhaits, qu’on me laisse le plus possible tranquille et pas de gestes inutiles).
Dans la chambre, je m’assois sur le lit ! Ton père aussi. Parfois, je m’appuie sur le bord du lit avec mes mains, et le dos en arrière ! (j'aimerais qu'il vienne vers moi pour me soulager mais non, je lui ai d'ailleurs dis après ta naissance et ensuite il s'est plus investi pour les autres, dès le début). Je ne parle quasiment plus. Pourquoi ? Je me le demande encore : merci les on dit, la société, la télé,  …. qui m’ont mis en tête que je souffrirai (sans même prendre en compte le côté émotion) ….C’est dingue, maintenant que je sais, c’était tellement rien à ce moment M... M’enfin, mon cerveau analysait autre chose sans doute ! (Non mon cerveau n'analyse pas autre chose, oui j'ai mal et beaucoup, c'est du coup sur coup, les contractions sont les même que pour ton frère (L) sur la fin. Non c'est pas rien, même si évidement comparé aux naissances qui ont suivi la tienne et celle de L c'est bien moins douloureux, mais c'est pas rien, non. J'ai mal et j'aimerais un peu d'empathie, j'en ai besoin... 5 naissances pour le dire et je le dis bien hein ? J'ai besoin d'une bonne âme, douce, une personne calme et rassurante, pas médicale, non, juste empathique et de silence, puis d'un lieu familier pour accoucher sereinement, c'est dis...)
Puis je ressens le besoin de me blottir contre lui, mais il a une réaction de rejet : « non j’ai mal au dos ! » très froidement. (Comme je nous sens seule, comme je nous sens abandonnée à ce moment là, c'est terrible, au moment de la naissance tout prend une immense importance). J’enrage, lui mal, y rigole là ?
Bon je ne dis rien, fidèle à moi-même (à l'époque, maintenant je ne me gène plus) et je me dis : « Pourquoi souffrir ? » Là, pas de réponse, devant cet homme qui ne me soutient pas, à ce moment critique où j’en ressens le besoin ! Non je ne crie pas, je ne dis rien de méchant, mais oui je les ressens (j'ai mal, c'était si dur à dire et a admettre bon sang il y a 6 ans ?) ! Oui nous sommes à l’hôpital, mais non ça ne veut pas dire que je ne souffre pas, je gère (ais je le choix ?) ! Bref, je ne lui en veux pas, nous n’avions tout simplement pas parlé de tout ça. (Faux, mais accepter de le voir c'était risqué rapport à notre couple alors j'ai vite enfouis, j'avais dis maintes et maintes fois, je refuse qu'on touche notre fille, qu'on lui fasse du mal, piqure ou autre trucs invasif, je refuse les hommes et qu'on me « touche » : c'est à dire coupe ou recouse le sexe, ET je veux tout faire pour aller au bout de moi et ne pas prendre la péridurale, rappel le moi, voilà il ne savait que ça, mais savait ça ! Bon puis à l'époque je ne voulais pas de péri pour aller au bout, mais je ne savais pas les risques que cela comportais pour l'enfant ou moi) Devant moi et mes contractions il fut perdu je pense, surpris, désabusé. Nous n’avions jamais évoqué vraiment ce moment et mes désirs profonds (disons comment pouvoir m'aider), si ce n’est qu’on me laisse en paix. (et ce que j'ai mis plus haut)  
Je lui demande alors d’appeler la sf ! (Si lui ne m'épaule pas, j'appel quelqu'un d'autre tant pis, là j'ai vraiment besoin de soutient).

Elle arrive, je lui dis « c’est efficace la péri ? » Elle me répond « oui », et « pourrais-je encore déambuler, marcher ? » Elle me dit: « non, mais vous pourrez accoucher assise si vous voulez, mais pas par terre accroupie ou autre ! » Bon … (cette réponse m'embête, je ne comprend pas à ce moment là, mais j'ai comme l'impression que je risque de partir vers un « cercle infernal » je ne veux pas/plus, je ne sais pas. En faite j'avais juste besoin d'encouragement ou du douceur)
Là, elle regarde où j’en suis 2 voire 3. Je lui demande si il y en a encore pour longtemps ou pas. Elle me dit : qu’elle ne peut me répondre (dans ma tête c’est clair 3 ou 4 heures sans soucis mais plus.. et sans ton père, enfin son soutien …). Au moins c'était une bonne réponse, pas d'impression de long, je m'apaise...Tu es née 4h00 après environ, un peu moins, ahhh l'instinct des Femmes.
Puis elle me dit : « 2 ou 3 humm pour un premier ça peut encore durer pas mal ! » Bon … (dommage c'était une bonne réponse plus haut, ça c'est vraiment le genre de phrase qui m'anéantis, je peux tenir 20 heures, mais je ne vois pas le temps passer, par contre si on me dit dès le début cela va durer 20h dans ces douleurs, là je lâche... pfff c'est humain non ? Moi c'est l'espoir que cela va se terminer, que je vais voir mon bébé etc... qui me fait tenir plus, par petit plus, par.... et me fais avancer avec mon enfant...)
Je lui dis : « on y va. »
Ni une ni deux, je me retrouve entre ton père et la sf qui m’aide pour aller en salle de naissance !
La sf est bien, je crois qu’elle voit ce qui se passe, là, maintenant. Elle lui dit : « aidez la et ne la pressez pas, on a le temps ! Soutenez là monsieur! » Là, ton père change radicalement, comme si il avait eu besoin de consentement, comme si à l’hôpital une naissance appartient à la médecine… et me soutient !
Il m’aide à marcher, me parle, me rassure !

Dans le couloir, elle me demande : « vous voulez aller dans la piscine ? » (J’en avais émis le souhait à l’arrivée mais.. comment aurait-elle su que cela me tenait à cœur, car je n’y avais été qu’une fois pour voir les lieux, et là le jour J, donc pas de dossier, pas de liste sur mes désirs de naissance). Elle se fit donc à ce que je lui disais, là, sur le moment, sans me guider, sans insister !
Une contraction arrive, s’en est trop, je lui dis "c’est normal que ce soit coup sur coup comme ça ?" Elle « oui ». Là, je lui dis « non trop tard, pas de piscine ! » Arff il aurait suffi d’un mot de sa part dans ce moment de fragilité me disant : « tente », ou un mot de ton père pour que je change d’avis, mais … Parler en couple (en espérant que votre mari vous rappel les bonnes choses ou allez y aussi avec une femme de confiance) et faites des projets de naissance (mais bon selon les hops faut espérer qu'ils soient respectés ou les faire respecter, enfin c'est mieux que rien), c’est important !
Donc nous continuons notre épopée vers la salle de naissance, toutes les 2 secondes : je m’arrête. Un pas, puis stop, un pas, puis stop, à chaque contraction, je me raidis et je m’abaisse !
Nous finissons par y arriver ! Je m’assois sur le bord du fauteuil, la sf part appeler l’anesthésiste ! (dans cet hop il faut qu'elle parte de la pièce pour le chercher, je croyais que c'était partout pareil mais non...)
Les contractions s’intensifient à chaque fois et ne me laissent aucun répit ! Je ne parle plus du tout, ne répond pas et me concentre beaucoup trop sur ces dernières. (Là l'idéal aurait été que je me connecte à toi où que je me change les idées, que j'accepte). Dans cette pièce, je suis assise sur le lit d'accouchement et ton père est à côté mais il ne me prend pas dans les bras...
21h20 ou 30 environ l’anesthésiste arrive ! Seulement je n’ai pas de dossier, alors du coup il me pose pleins de questions : « avez-vous été opérée, êtes-vous allergique etc… » Là, surprise générale, je parle, je ne me raidis plus, aux moments des vagues qui m’envahissent, je me plie un peu c’est tout. Mon ventre est en avant ça soulage, mais rien d’autre, je réponds, je souris même ! Le comble ! Il suffisait juste que je me connecte à autre chose. Cela je ne le savais pas encore et sur le moment je ne l’avais même pas remarqué ! (et ni ton père, ni la sf ne percute)

Puis l’anesthésiste dit à ton père : « vous pouvez sortir ? » On m’avait dit il pourra rester si césa ou autre pendant la visite ? Ma colère et ma peur me font pleurer, je dis « non ! » Si c’est ça, dans ma tête, j’en veux plus. Ton père reste à côté de moi. Il dit : « je ne la laisse pas, c’est pas une fervente des hôpitaux ! »
La sage femme dit : « c’est mieux pour elle », lui : « non ! »
Moi : « non » et mes larmes coulent ! 
L’anesthésiste me dit : « vous la voulez ou pas ?  Parce que moi je ne suis pas dispo tout le temps hein, faut vous décider» Il voit que je doute à travers tout ça, il y a autre chose. (Je pense que je dois le saouler et c'est plutôt une sorte de "chantage" oui vu le ton employé, mais que j'étais crédule. Je suis plus réaliste et moins idéaliste probablement aujourd'hui qu'à l'époque du récit.) Je ne réponds pas. Je ne sais plus …je crois qu’à ce moment mon esprit réfléchit tellement que je ne ressens plus les contractions ! Bon sang il suffirait que je me sente soutenue, c'est fou cette solitude des femmes à l'hosto, complétement fou...Se préparer à se suffire à Soi-même. Vous suffire à vous-même, ne rien attendre des autres est ce que vous pourrez faire de mieux pour vous. Si vous avez en plus : Superbe, si pas de soutient, au moins vous, vous y serez préparée moralement. Vous avez tout en vous, l'Amour, la Force et la Volonté. La mémoire des Femmes qui vont ont précédé sont avec Vous. Je commence à me dire « allez envois ballader, zap la péri »... quand
il me dit « vous savez quand j’ai dit à votre compagnon de sortir, je voulais pas dire dehors, mais on s’est pas compris (mais bien sur), à l’entrée de la porte, ou du moins devant vous. Par expérience, je sais qu’il vaut mieux que les maris ne voient pas la pose . La mère sent rien, mais c’est impressionnant, il est dommage d’avoir un mauvais souvenir pour si peu ! Donc si vous voulez, il reste devant en présence pour vous ! » (Il voulait bien dire ça et si je disais rien, mon ex sortais c'est sur.) Ahhh un soulagement s’opère, je n’avais pas compris (et en cas de césa idem le temps de l’anesthésie et ensuite papa est vraiment à côté de maman, en tout cas à P. dans une salle où seule les césas sont faites, en tout cas à ce qu'on m'a dit le jour de la visite).
Il me voit rassurée mais douter encore, il me dit : « faites votre choix, mais je ne sais pas après, quand je pourrai revenir, c’est à votre choix. » Enervé le monsieur... Bon… je repense une seconde aux bêtises qu’on m’a dites, merci les C*** de gens (Merci moi surtout, c'est moi qui est écouté, personne n'est a blâmer, je n'avais qu'à refuser de prendre les peurs des autres. J'assume ce jour, tout s'est passé parce que mon mentale l'a accepté, même en désaccord avec mon Être). Des phrases se chevauchent dans ma tête, « ahhh tu verras les déchirures sans péri, ahhh tu verras si tu vas te balader, ahhh la piscine pff ça fait rien ahhh… » STOP, je ne veux plus entendre ces phrases, je les arrête et reprends le contrôle. 30 sec se sont écoulées peut être, je dis : « oui allons-y ! » Avec tout ça, mon caractère baisse et je suis perdue : je dis oui et je ne peux m’en prendre qu’à moi pour cette décision (que je vais regretter peu avant ta naissance et pendant 3 bonnes années) !
Ton père va dans l’encadrement de la porte, en tournant un peu la tête, je le vois. Il est en face sur la gauche !
La sf me dit de me faire un dos rond. Je suis assise sur le fauteuil (sans accoudoir) qui fut relevé. Je me mets en boule le dos rond et je m’appuie sur la sf !
J’ai gardé ma chemise de nuit. Je suis assise et elle me la remonte légèrement dans le dos ! Je dis : « vous me prévenez quand vous la faites ». Là, j’entends : « n’avancez pas, c’était fait », « ah bon ?» Du coup, je bouge pas et deux secondes après… « voilà! » Ah, j’ai rien senti ! Il est environ 22h et la péri est posée.
Après l’anesthésiste remonte un tube en le scotchant un peu dans le dos, puis s’arrête. Dans mon dossier il y avait écrit, enfin… mon dossier…, en arrivant quoi, quand j’ai dit à la sf : ceci et cela, elle avait noté en rouge : Melle ....... ne veut que la sf et « pas d’homme », hormis son compagnon! Je suppose que l’anesthésiste l’a vu, du coup il a arrêté ! Il a dit à la sf : je vous laisse scotcher le tube jusqu’en haut du dos vous même, vous lui faites passer sur l’épaule et vous pourrez alors remettre une dose, quand elle en aura besoin ! Il nous dit : « au revoir ». Ton père vient près de moi.

Puis on dit qu’il faut 15 min pour que ça agisse ? Moi, j’ai l’impression que ce fut immédiat !
La SF part et revient 30 min après en me disant "je vous pose ça, cela va vous aider", ça c'est une perf. Moi "c'est quoi ?" (je le sens pas, je suis méfiante, instinct quand tu nous tiens), elle "du glucose, il vous faudra des forces"... Moi :"bon OK" (La réalité ? Il y a du glucose oui et des ocytociques 5mg, même si c'est peu, c'est un mensonge par omission, je ne connaissais pas à l'époque mais elle aurait pu me dire le nom et l'utilité. D'ailleurs j'avais des contractions coup sur coup, où était l'utilité ?).
Ton père me prend la main, je m’assois, je me mets mi-assise mi-allongée appuyée sur le fauteuil quoi etc.… La sf nous laisse tranquilles tout les deux et du coup m’avait installé un monito pour ton cœur. (Ben oui péri/ocyto, pas bon pour bébé, mais je le savais pas à cette époque).
Il me prend la main, on se regarde mais au fond nous ne savons pas où nous allons là !
Une infirmière arrive, une bavarde. Elle nous parle et le temps passe vite. On discute tous trois, de naissances belles et heureuses, de nos vies ! Enfin tout trois... Des fois je trouve que tout cela fait des longueurs, puis elle est trop là et ton père qui tape la discute avec, a un moment je me demande si je ne ferais pas mieux de sortir de la pièce tiens, je n'ai pas la sensation que je vais accoucher, ni que se soit un jour particulier ou exceptionnel avec ces discussions basiques...
La sf arrive et me demande si tout va bien, si je veux quelque chose etc…
Je lui dis : « ben non ça va ! Cependant, je ressens de nouveau les contractions là, plutôt fortes quand même », elle me dit : « ahhh .. »
L’infirmière sort et la SF regarde le col : 6 voire 7 : ça avance !
Du coup, elle me propose de me remettre un peu du produit dans le tube, je dis « oui ! » Elle en met un peu, mais moins !
Une fois encore effet immédiat !

Puis l’infirmière revient et lui dit : « moi je parie sur un bébé du 5 » (et là je m’interpelle ? Comment ça du 5, dans 1h à peine ?). La sf répond : « oh du 6 je dirais mais plutôt de justesse ! » Comment ça, là ça me plaît pas : elle va arriver là ? Mais si ça dure si peu, pourquoi j’ai pris la péri ? (je sens comme un énorme mal être à ce moment là, c'est terrible, en fait je ne suis pas en accord avec mon être et ça bouffe tout, pas en accord avec moi-même. C'est bizarre d'avoir la sensation de passer à côté d'un moment immense, alors qu'on est en train de le vivre. Puis à l'époque je ne sais pas me connecter à mon enfant, je ne l'ai pas encore découvert mais je me « demande » maintenant si ce mal être ne me vient pas aussi de toi ma C., contraction trop dure, mère « pas là » je suis désolée...) La question me vient ! Bah, je chasse cette idée, c’est fait puis point, les questions ne servent à rien !
Elles partent, nous demandant si on préfère être deux ou avec elle(s) ou ..
Je dis : « ça va ! » Bon elles nous laissent.
Des mamans bipent dans leur chambre, j’entends les bips qui viennent du couloir !
Ton père me dit : « c’est long, non ? » Quand j’y pense, c’est pas navrant de trouver le temps long et de parler de je ne sais pas quoi, en roupillant presque, alors que votre corps se prépare à donner la vie ? Enfin je lui dis : "moui bof, sais pas !"
Puis on parle, rie et il me dit : "je peux fumer ??" Allons bon ! Il me dit : "si tu veux pas, je reste". Je vois bien qu’il tremble, qu’il stresse, je lui dis : "ben va", il me dit : "je serai pas long t’inquiète !"
Je me retrouve seule, mais pas vulnérable du tout, j’ai pris de l’assurance. J’apprécie l’infirmière et la sf, je ne crains pas qu’elles viennent, s’il n’est pas là.  Je suis habillée avec une fringue que j’aime bien, une chemise de nuit que m’a passé ma soeur ! Je m’étale sur le fauteuil et je plonge dans un monde lointain pensant à toi. Je commence à entrer dans ma bulle et en communication avec toi mon enfant, sans même savoir ce qui se passe, sans le comprendre à l'époque ou le faire exprès...Tu m'attires à Toi, malheureusement je ne le comprends pas... Pardon ma Douce.
Puis boum, ton père arrive. Il me dit : "heu j’ai fumé très vite".

Puis je ressens de nouveau les contractions, mais insistantes, fortes cette fois, comparé à tout à l’heure! Il appelle la sf qui arrive. Elle regarde où j’en suis et me dis : 10, ça va être bon pour pousser. Quand vous en avez envie ou pendant une contraction, vous allez pouvoir y aller ! Là je … je je sais plus, quoi ? Mon bébé va être là ? Mais .. Puis où? quoi ? Comment ? Nous allons être parents nous ? C’est beau, j’ai peur, suis excitée, heureuse … perdue. Pour ton père, c’est la même.

Elle me regarde tendrement, je pourrais être sa fille (elle doit avoir 40 ans)! Je crois qu’elle voit bien ce qui se passe en moi ! L’infirmière arrive et le bip sonne. Du coup, elle y va. Elle sait que je veux être qu’avec la sf et ton père. Elle me dit : "courage bientôt bébé !"
Je dis à ton père : « et l’appareil photo ? » (A quoi pensons nous dans ces moments, enfin dans ces moments, ceux que l’on vit comme avec une péri). Ton père : "je vais le chercher, il est dans la chambre", et moi : "heu vite",  la sf : "il reste un bourrelet de col, vous avez le temps!"
Il arrive et pose l’appareil a côté. En revoyant cette naissance doucement je me suis rappelée une chose que je n'ai pas écrite, simplement parce que j'avais oublié, voulu oublier. Avant de pousser, elle m'a dit "je vide votre vessie hein".. bon... C'était donc une "sonde". Je n'ai rien sentie, je n'ai pas eu mal, mais j'ai trouvé cela humiliant, j'étais pas bien. Je me rappel entendre ton père dire "ah ouhais ben il y en avait besoin".... pfff no comment ! Tout à fait ce dont j'avais besoin vu que j'étais mal, puis j'ai pas pu dire non, puisqu'elle l'a fait en même temps qu'elle me l'a dit, je ne m'y attendais pas... et lui qui l'a vu préparer n'a rien dit, m'a même pas prévenue... Enfin bref, donc avant les poussées il y a eu ça.
Puis une forte contraction, intense et là je me mets en boule, le dos rond sur moi-même. Elle me dit : "va falloir pousser, prête ?" Moi : "oui" (je n’ai qu’une envie : toucher ma fille). Elle me dit : "tu veux quoi ? Les étriers ?" Et moi : "NON", ah là j’hésite pas un seul instant. Elle me dit : "ok. On laisse tomber". Du coup elle me demande : "une barre pour t’appuyer dessus, des accoudoirs n’importe quoi ?", moi :  "Non", je lui dis : "rien, RIEN c’est pour ça que j’ai fais ces 2 h de route, pour ce RIEN justement !"
Là, je m’assois en bord et une contraction arrive. Pas besoin de me le dire, je commence à pousser… enfin… je force sur mes abdos (heu ben oui ma C. on sent moins l’envie de pousser pour comprendre comment faire avec la péri). Elle croit donc que c’est à cause d’une trop forte douleur et me dit : « tu veux une autre dose du produit ou pas ? Par contre je te précise que tu ne sentiras pas le passage de ton bébé, si je fais ça !» Je dis "NON" avec la même affirmation ! Ok ! Alors c’est parti, une autre contraction, leurs encouragements se font entendre et je refais de même ? Elle me dit : "assise ça va pas ?" Moi : "Hein ?" Bon, j’écoute son conseil et me mets semi-assise à semi- allongée, et je fais pareil, hein ? Là, elle comprend : heu oui j’essaye de pousser ! Elle me dit : "heuu, non non c’est comme si tu allais aux toilettes !" Maintenant que j’ai eu d’autres enfants je sais bien que ce n’est pas tout à fait cela, mais bon, ça m’a guidée.

Bon, ben je me relève, d’ailleurs j’ai mal au dos. Et une contraction, une, je pousse. Là elle sourit et me dit : "oui génial, c’est ça, vas y, c’est vraiment bien !" Arf ben ça fait toujours plaisir à entendre ! Ton père : "pousse ma puce, allez vas-y "… (pousse : c'est bien le style de truc que je ne pourrais plus entendre, « oui je sais merci qu'il faut pousser et je fais quoi là du shopping ? », mais pour ma première cela allait et ensuite on ne m'a jamais balancé ça, ouff, ni lui, ni une sf s'il y en avait) Je ressens son impatience de te voir, à notre rencontre si imminente. Il est électrique, exalté. C’est motivant !  Puis elle voit que je cherche un appui, mais n’ose pas me proposer quoi que ce soit je pense.
Elle a bien compris ! Du coup, elle dit à ton père qui me tenait contre lui, « vous voulez venir ? »  et lui : « oui ! » La sf dit : « bon je vais lui servir d’appui pour son pied droit et vous le gauche, ok ? » Lui : « oui ». Je ne touche pas le sol, alors ils mettent leurs mains sous mes pieds (comme pour une courte échelle) et quand je pousse, ça m’aide bien ! Les pauvres !

Puis plusieurs poussées se font. Elle me dit : elle arrive, je la sens. La SF passe sur le côté (toujours en faisant l’appui) et ton père prend toute la place, il veut voir son bébé arriver. Je repousse encore et elle me dit: "crie si tu veux, mais pousse plus longtemps si tu y arrives". Bien sûr, entre temps, j’avais beaucoup d’encouragements, de la sf : "c’est bien, vas y, ouais t’es super…", et de ton père : "pousse ma puce, elle arrive, je la vois, aller courage" …..etc…..
Ca m’interpelle : « crie si tu veux ? » Je ne crie pas, bien que je n'y vois pas de problème mais j'en ai pas envie, juste qu'à la fin de la poussée, tout l’air emmagasiné, je le relâche et ça fait pzfftzzzzzzzzzzz, mais c’est tout ! Heu… oui…. un merci la télé et à moi-même,  je crois que je ne dois pas respirer pendant les poussées. Oh lala j’étais bien inexpérimentée ! Où est donc le temps où le savoir se transmettait de femmes en femmes, et où on laissait parler l'instinct ! Forcément on ne peut pas pousser longtemps sans respirer, de plus je l’ai bien vu avec mes autres accouchements, souffler pendant les poussées aide énormément bébé à descendre je trouve. (je te donne tout ces détails en espérant que cela te serve un jour, en tant que femme/dans ton couple, si je ne suis plus de ce monde pour répondre aux doutes que tu auras peut être).
Bref je repousse et la je te sens bien arriver, passer dans mon vagin, mais une sensation de voile tout doux, comme une caresse. C’est fort comme moment, je te sens tout prêt du bout, tu remontes, je repousse. Je suis toujours en appui sur leurs mains, c’est qu’il faut qu’ils résistent. La sf est toujours sur le côté droit et ton père devant moi !  Il me dit : « elle est là, je la vois, elle est là, pousse ma puce. » La contraction s’arrête, je pousse pas et en 2 sec, car mes contractions ne me laissent pas de répit, je repousse. Mon homme qui nous sort alors : « Ben elle est pas blonde ? » Mort de rire général sf et moi (pas longtemps hein une contraction m’a rappelée à l’ordre). Ben je lui avais dit que je l’avais rêvée blonde aux yeux bleus (ce qui est le cas d’ailleurs, je l’avais tant rêvée, tant…) ! La sf lui dit : « elle est encore dedans et mouillée de liquide amio monsieur! » Ah lala, quand j’y repense, sacré lui ….

Moi je pousse encore et je vois la sf qui se met au milieu, toujours en me faisant l'appui. Elle dérive doucement. La tête sort et quand la tête est à moitié sortie je te vois, grâce à ma position verticale (assise). Ta tête est sortie entièrement ça y est et j’entends qu’elle et ton père parlent de cordon vaguement. Hop je repousse et je me penche, le corps de notre puce sort de mon corps, une magie s’installe. La sf la maintient (ses mains sous son ventre) pendant sa sortie et je l’attrape (alors que ses jambes sont encore en moi). Ca y est, elle est là,  je m’envole dans un autre monde, celui où l’on ne peut aller qu’en donnant la vie. J’entends : « doucement, doucement, tire pas comme ça », mais j’y fais pas attention (j’appris plus tard que c’était ton père qui me disait ça, car il voyait que je t'emmenais sur moi, il avait peur que le cordon suive pas !).
Je te sens sur moi, la chaleur de ton corps. Ton père depuis la sortie de ta tête ne cesse de dire : "qu’elle est belle, qu’elle est belle !"
Mais j’entends vaguement, je suis loin, si loin. Tu es là, peu importe le monde et ses maux !
Puis je ressens du stress autour de moi : la sf vient à côté de moi et se penche sur moi. Elle te regarde, je reviens à la réalité et « quoi ? » Elle me dit : « elle respire ? » Elle avait vu que oui, car elle semblait apaisée mais …  Je lui dis : « oui, ses tites mains bougent et son bidon aussi ! » Là je sens son soulagement! Ben oui, tu n’as pas crié ! Mais pourquoi l’aurais-tu fait ? Tu fut de suite contre ta maman !
J’ai appris par la suite, par ton père, que tu avais le cordon autour du cou. Que la sf en un mouvement, qu’il a même pas saisi, l’as enlevé de ton cou quand tu avais toute ta tête dehors, tout juste ! J’ai rien senti et rien vu, j’étais rivée sur ta tête et pressée de t'attraper ! Il m’as dit : « elle l’a fait très très vite ! » Je comprends mieux du coup, son inquiétude, devant ton silence !
Elle me dit de te mettre au sein. Je compte allaiter. Avec le recul c’était trop tôt, je pense car tu ne veux pas et pleure. On n’a pas attendu que tu en éprouves le besoin en tétant tes poings et moi je n'étais pas prête du tout non plus, je le vis mal. J’arrête et ça me refroidit je dois dire ! Puis sur moi tu te calmes !
Elle nous laisse, elle sait que nous avons besoin de nous retrouver ! Nous sommes si bien !

Elle revient après 10 bonnes minutes, et dit qu’on va couper le cordon. Je lui demande de faire une photo de nous 3, toi encore au cordon. Elle me dit : « pas de problème » et en fait une belle !
Ton père coupe le cordon et elle immortalise aussi ce moment, par deux belles photos !
Je te garde sur moi ! Puis elle me dit : « tu veux bien me la donner, on lui recoupe le cordon à la bonne taille… » (pas de problème pour moi car le plan où elle s’occupe de toi est tout tout près, je peux le toucher).
Le cordon est recoupé. La sf est appelée bip bip des chambres. Elle y va. L’infirmière prend le relais, elle amène la baignoire (le truc en plastique qui dans d’autres maters sert de lit sur roulette). Elle demande à ton père s’il veut te laver. Ton père dit « OUI ! » Elle installe la baignoire tout près de moi, c’est chouette! La sf revient et là je vais pour me lever. La sf  « non, non »,  moi : « quoi ? » elle : « Vous avez encore le placenta ! » « Hein ? Oui c’est vrai »… Ton père se met bien devant toi. L’infirmière te tient la tête et lui : "heu comment je fais ?" l'infirmière "Oh pas besoin de grand chose monsieur, caressez la doucement". Ton père : "je la quoi ?" Moi j’en ris encore. Elle : "ben caressez la !" Ce mot l’a choqué ! Toi, tu es paisible...
Du coup, il te caresse avec l’eau, la tête, le ventre, les bras et zou les cuisses. Moi je fais une photo de ce moment. Bon les autres bains seront faits normalement, que ce soit par moi ou lui. Enfin c’était marrant, ce côté papa perdu et pas trop osant.
Elle lui demande la serviette, ils te mettent tous deux dedans !
La sf me dit de me mettre en pose semi-allongée, et de pousser, car je ressens des pressions sur mon ventre (mais rien à voir avec les contractions de ta sortie). Zouuuu,  une tite poussée de rien et le placenta sort !
Je ressens à la sortie, un tit truc désagréable genre on frotte sur une irritation. Bon. (je sais maintenant que quand je ressens cela avec le placenta c'est que j'ai des éraillures!)
Pendant ce temps, ton père et l’infirmière t'ont séché, pris ta température et t’ont pesée. Tout cela devant moi, à ma droite, dans la même pièce donc. Ils essayent de t’habiller (ben voui là-bas, PAS de produit dans les yeux, PAS d’aspiration pour rien, PAS de mesure dès la naissance etc. J'avais bien insisté la dessus pendant la visite, je ne savais pas à l'époque ce qui ce faisait ou non, je savais juste que je ne voulais pas qu'on te tripote, fasse du mal, hors de question que tu quittes ma vue etc.) ouf.
Pour l’habillement, la sf se joint à eux. J’avais pris un dorlo (enfin passé par ma soeur), ça se scratch de partout et tout le monde est perdu. Je leur donne les indications hihihi.
Et voilà, peut-être 5 ou 6 minutes après (baignade comprise), tu es de nouveau sur moi ! Tu n’as pas de « bague » avec ton nom, pas besoin, tu n’as jamais quitté ma vue, ni même la pièce. Tu n'a pas pleuré pendant le bain, habillage, un peu râler (petits bruits léger) par moment, mais pas de grosse panique... Je surveillais ton comportement de près pour te reprendre au cas où.
La sf me met des repose-pieds, que je puisse comme m’allonger à demi, sans avoir les pieds dans le vide. (Sur le moment je lui dis « non, pas d'étrier » et elle me dit « mais non, vous êtes encore avec les pieds dans le vide, détendez vous, se sont juste des reposes pieds... » hum, n'empêche j'étais pas à mon aise). Elle me dit : je regarde si vous avez été déchirée ou non, si besoin de points ou non ! Je lui dis : « même si, pas besoin de point, j’en veux pas ! »
Bon elle regarde et me dit : rien du tout, enfin une micro déchirure, qui ne fait même pas un point, alors je fais rien ! Chouette pour le rien, et des points elle en aurait pas fait, même si besoin, je ne veux pas, peux pas, c'est viscéral !
Ceci dit, c’était tellement rien que ça ma « brûlée » qu’une fois : au premier pipi, et après plus rien !

Elle bascule en Lit.

Elles nous laissent tous les 3, j'ai un drap sur nous. Tu tètes un peu. On est bien, puis je vois ton père qui te dévore des yeux. Je lui demande s’il te veut ? Il me dit : « oui ! »
Tu pleures un peu, mais il te garde et te calme !
Puis il te remet sur moi et aide la sf à vider la baignoire. Tous deux m’amènent un lit et hop je vais dessus. Ils me font le taxi dans les couloirs, jusqu'à notre chambre ! Là, l’anesthésiste arrive et me demande de me tourner pour enlever le tube. Je le fais! Cette fois c’est ton père qui soulève un peu la chemise de nuit, pendant que je suis assise. Ni une, ni deux, c’est enlevé ! Le scratch tire un peu, mais sans plus.
J’ai faim ! La sf m’amène de quoi grignoter. Je téléphone en pleine nuit à tout le monde, j'envois des sms, je suis trop contente de te serrer, d'annoncer ton arrivée sur terre... Tu m'as fait mère.

Ton père s’endort de suite (il dormira sur place les 3 jours et vouii, papa ne rentre pas à la maison là-bas ahhhhh). Moi, je t'admire ma puce après t’avoir remise au sein. Il est 3 h quasiment et tu t’endors. Vers 6h une aide soignante très sympa, veut savoir si tu as fait du méconium. Elle va donc avec ton père pour te changer et revient 2 min après. Tout était ok. C’est la seule fois où tu auras était changée à notre place. Ceci dit c’est une femme que j’ai beaucoup aimée pendant le séjour. (bon alors elle m'explique qu'elle souhaite voir si tu as fait du méconium et t'emmène pour te changer. Je ne pense pas à lui dire d'attendre ton père, mais dès que je la vois aller vers la porte, je suis prise d'une angoisse infernale, je réveil ton père, le secoue, « suit C. tu suis... » et lui « mais quoi c'est bon » et là je m'énerve sévère, ça donne en gros, je ne sais plus au mot près « tu y vas , elle l'a emmené et tu surveilles, juste la couche à changer, rien d'autre », il se lève enfin.... (bon il était cassé et c'est certain je ne l'ai pas réveillé avec douceur...) et il y va mais vous revenez peu après, elle était déjà entrain de te remettre les pressions du body à son arrivée... Bon cela a été très vite donc je pense qu'elle a effectivement juste vérifié le méco et puis elle a été très sympa durant le séjour, ni toi, ni moi n'avions de soin mais pour discuter, donc je suis assez sereine... mais j'avoue qu'il m'avait sacrément énervé et tu vois s'il y a un truc qui me ré-énerve en l'écrivant dans toute la naissance, ben c'est ça.... bref... Se serait maintenant c'est non, ou sur le lit et par moi et à l'époque comme on m'avait dis de ne pas me lever avant 8h à cause de la péri et des risques etc... J'ai pas pensé mais dans une situation similaire, je ne me générais plus... enfin il n'y a plus de situation similaire car j'ai évolué depuis.... Bref ce n'est pas dramatique hein, mais voilà, une fois il est vrai tu as quitté ma vue, même si ce n'est que 2 minutes, dont une loin de ton père aussi, même si cette femme était très sympa.... Tu n'avais aucune trace de piqure ou autre...On se rendort... Tout est pardonné, autant aux autres, qu'à moi-même... maintenant...)
Nous nous réveillons vers 10h ! On te baigne : une femme très gentille (pédiatre) regarde le bassin en faisant bouger tes jambes, doucement, puis tes bras, bref : articulations, pour ce qui est visible, je suppose qu'en même temps elle observe d'autre trucs., mais en tout cas elle ne te fais rien d'autres.. Nous retournons à notre chambre tout les trois. Je vais me doucher, pendant que ton père reste avec toi (je crois que j'avais assez râlée après le coup de 6h hihihi)! La vie à 3 commença !

Là-bas, le bébé se réchauffe sur papa et maman en cas de baisse de température (couverture thermique en plus par dessus) et non en couveuse. Ce qui s'est passé pour toi, réchauffée sur nous. Les choix de la femme sont respectés, pendant et après son accouchement (le mieux c’est de faire un plan de naissance et de ne pas prendre de péri pour plus de liberté et de se mettre à terre, évitez la hauteur, le lit qui conditionne vos mouvements). Bébé n’est pas trituré et encore moins pour rien ! Le papa dort sur place, pas d’horaire de visite, c’est les parents qui gèrent leur fatigue, et tant d’autres choses… Des ami(e)s sont venu(e)s à 22H.
Bref, un hop comme on en voudrait plusssss ! On a toujours frappé avant d’entrer (c’est bête hein, mais c’est pas partout). Je n’ai eu aucun soin après, j'ai refusé quand une infirmière a voulu me faire la toilette le matin de ta naissance, dans notre chambre, et pas de soucis, elle n'a pas insisté, elle est partie. Déjà je voulais qu’on me laisse, et surtout je me douchais seule, puis rien d’inutile n’est fait. J’étais en super forme, aucune douleur (pas de déchirure, ni d’épisio). Donc j’avais l’impression d’être à l’hôtel et dès que je voulais un renseignement pour toi (par ex une fois un peu de sang dans la couche : on m’a rassurée : ça arrive chez les petites filles des fois le jour de la naissance) ou autre, j’avais toujours une réponse faite avec sourire et délicatesse !

Un matin, le suivant de ta naissance, un gynéco est entrée dans la chambre (a frappé avant à la porte), et quand j'ai vu un intru (c'est comme ça que je le percevais) dans la chambre, je l'ai regardé très froidement. Il m'a dit aimablement « bonjour » mais je ne suis même pas certaine d'avoir répondu... Il a du trouver mon comportement étrange, il a regardé sur le truc au pied du lit et a vu « pas d'homme », il a reculé et m'a dit « oh pardon », ça m'a détendu, puis il est parti, lui et les deux personnes qui le suivaient et en partant de me dire « mais tout va bien au fait ?», moi « oui très bien » et il m'a juste souhaité une bonne journée. Je ne l'ai, ni lui, ni ses collègues, jamais revu. Voilà je le précise car je suppose que des toubibs qui n'insistent pas et qui attendent même pas le refus, propose même pas, cela doit être rare... Maintenant je ne sais pas avec les autres, ni même selon les jours, mais avec moi, ce jour là... parfait! Pour ma sortie, aucun examen, rien, la paix royal !
 
C tu es née le ../../.., à l’hôpital libre public de P.... Tu pesais 3k130 pour 48 centimètres. Périmètre crânien : 33cm. Tailles su trois jours après.



L'après naissance :

Avec le recul, j’ai enfin accepté de ne pas avoir été au bout de moi ce jour là, j’ai enfin réponse à ma question : aurais-je tenu ? Ma réponse est sans conteste Oui ! J’ai enfin évacué tout sentiment de manque, je suis ENFIN sereine. Pour arriver à cela, il aura fallu que je mette au monde deux autres enfants dans la chaleur de notre foyer. Deux autres naissances (me rattachant à la tienne) et pourtant j’ai à la base vécu un superbe accouchement : demande respectée d’une sage femme et point, position verticale, pas d’étrier (je hais ces trucs qui font viande et encore brrr), pas d’épisiotomie, tu ne m'as pas quitté, tu dormais dans mon lit, tu es restée un bout de temps sur moi avant que ton père te lave, si près que je pouvais mettre la main dans l’eau. Ton père qui dort sur place, pas d’horaire de visite (des amis sont venus à 22h), pas de couveuse, pas de rasage, marche et douche pendant le travail, BREF pourtant un accouchement serein et un bon souvenir. Malgré cela, me restait ce moment où j’ai eu la péridurale, puis j’ai fais mon parcours et ai accepté.  
Après en avoir voulu à ton père et à la sage femme (la sf est pour je pense en tant que femme car elle m’a dit, une fois posée, "vous voyez c’est super on s’y fait bien hein !" ) de ne pas m’avoir dit un mot, juste un : "tente la piscine, va" ! Après en avoir voulu à ma mère de ne pas m’avoir dit : si tu doutes c’est que c’est vers la fin, c’est là où cela devient dur, alors tente d'aller plus loin, bref un partage ! Je m’en suis pris à moi en me disant, que la sage femme s’est fiée au moment sans insister, je n’avais pas de projet de naissance et aucun suivi, bref personne qui connaissait mes souhaits profonds, ton père était perdu face à mes contractions, et a pensé faire au mieux, pour moi, en ne me faisant pas changer d’avis, puis ma mère avait déjà eu une fille qui avait enfanté, à qui elle avait sûrement déjà parlé, puis peut-être pensait elle que je n’en avais pas besoin avec mes non-suivi, mes choix d'aller loin etc.... Au final j’ai pris MES responsabilités, c’était MA SEULE décision et personne ne m'a forcé.  
C’est à partir de là que ce fut dur, je n’ai pas accepté de ne pas avoir été au bout, pour toi et pour moi. Ce fut dur car c’est à moi-même que j’en voulais. Puis on dit toujours que c’est le 1er le plus dur, je me suis dis : je ne referai jamais le 1er (comprend bien, ce n’est pas souffrir que je voulais mais être fière de moi et savoir que j’aurais pu, comme un parcours initiatique où on devient femme) et pourtant c’était sans compter sur la force de mon regret et de mon mental ! L est né et a enlevé les ¾ de ce sentiment ! Vers la fin pourtant ouverte à 9 avec un travail efficace, dès que ma sage femme me dit ça va pas tarder, hop blocage (du temps approximatif à quelques minutes près sûrement où j’ai eu la péridurale). La fin approchait et mon âme voulait revivre cet instant et ces heures « envolées » d’avant ta naissance (fin de travail). Mes larmes ont coulé, ce fut très dur, j’ai du respirer de l’oxygène, ma tête tournait, j’ai douté (dois je aller à l’hop ?) mais la sage femme et ton père m’ont épaulé, "TU PEUX LE FAIRE, pas la peine de bouger de là, allez" …… Puis mon bébé (bien plus gros) est né avec tant de force. Là, j’ai répondu à ma question, oui je pouvais tenir, le blocage c’est tellement dur à mes yeux, ces contractions de fin qui durent la fin déjà, le travail normal (avec contractions très rapprochées) pour aller jusque 9, plus deux heures et demi supplémentaires avec envie de pousser, contractions coup sur coup et ensuite 30 minutes et quelques de poussées évidement. Ton frère faisait 750 grammes de plus et avait une sacrée tête (36 cm et des poussières avec OS et ouf il s'est tourné ensuite), il a fait le passage. Bref la sage femme m’a fait comprendre que ce fut une naissance pas évidente, et bien que 2ème sûrement plus difficile que le 1er (où le temps de blocage effectif à la péridurale aurait été un temps de travail « normal » pour toi). Bref cela peut paraître ridicule aux yeux de certain(e)s, mais ce discours m’a fait du bien, car je suis exigeante envers moi-même et je fus soulagée, j’avais réponse à ma question, oui je pouvais tenir et sans soucis en plus, mais il me restait encore un je ne sais quoi de….

Puis ta soeur est née à une demi heure près au même horaire que toi, avec les mêmes contractions coup sur coup qui ont commencé aussi a peu près aux même horaires et une sensation particulière de peaux à vif que je décris dans le récit de sa naissance.

Après sa naissance je fus animée de tant de joie et de légèreté. J’avais toutes mes réponses et je me pardonnais ENFIN. Une poussière cependant resta présente jusqu'à ce que ….. l’on veuille un 4ème enfant. Contrairement aux 2 premiers (qui furent très peu allaités, toi par méconnaissance, je pensais que tu ne voulais pas, ton frère par habitude avec toi, mais j'ai vite eu un gros manque, sa naissance avait changé bcp de choses, j'ai voulu re allaiter, mais trop tard, il s'était fait au bib...), la 3ème, elle, donc P. ta soeur, l’est toujours à 7 mois et demis (son âge aujourd’hui ) et exclusivement ! Nous essayons de faire le 4ème depuis 6 mois et c’est peut être enfin bon, mais rien n’est sûr ! (Ca y est c’est sûr !) Bref, ce que j’ai compris c’est qu’une donnée en change beaucoup d’autres, et qu'en logique mes enfants ont un an d’écart, là avec l’allaitement, non, il y aura 16 mois ! J’ai réfléchi et je me suis dis que si tu étais née sans la péridurale, cette animalité aurait sûrement mis en place l’allaitement, peut être même que du coup je n’aurais jamais cherché à accoucher à domicile (et qu’aurais je loupé, même le plus top des hôpitaux avec un accouchement nature ne sera jamais la maison, nos murs, notre amour, nos photos, nos rires…). Si je t’avais allaitée, L. et P. ne seraient surement pas là et cela je ne peux pas l’imaginer, je vous aime tant tous trois.

La naissance de P. a révélé cela, ce côté animal, puis l’allaitement est devenu une évidence. Les naissances pleines et entières développent tellement tout cela, c’est si intense !

Bref une donnée en change beaucoup d’autres et sûrement que la suite n’aurait pas été exactement pareille, et je ne veux aucun changement, j’aime tant ma vie et TOUS nos choix désormais !
 
Du coup ainsi va la vie, je t'ai mis mon parcours mais aujourd’hui, je ne réfléchis plus, je ne pense plus à rien, je suis heureuse, sereine, aujourd’hui je n’ai plus ni remord, ni regret !
 
La naissance du 4ème , je le sais, sera la naissance et uniquement la naissance du 4ème. (Ben ton frère est né en ANA, comme je le souhaitais pour toi au début, sans assistance, et dans l'eau comme je l'aurais aimé avec toi en connaissant l'hop P., alors oui c'était sa naissance, mais je crois aussi qu'une boucle s'est bouclée !)



La lecture du dossier médical :


Voilà la première fois que je l'ai lu, j'ai beaucoup pleuré.  J'avais demandé ton dossier assez tard, après la naissance de L. Après avoir appris les méfaits de la péri sur le bébé, le travail et celui de l'ocyto et.... J'ai eu Internet entre temps. Je te demande Pardon ma fille, je suis désolée de ne pas t'avoir accompagné comme tu le méritais et de t'avoir ainsi lâchement laisser subir tout cela, toute seule...
Je l'ai relu là, il y a peu, depuis la naissance de H, et là pas de larme. Il faut dire que j'ai accepté depuis longtemps maintenant. J'ai donc remarqué des erreurs, car à l'époque je n'avais pas tout lu. Il est écrit "réanimation, perméabilité oesophagienne etc..." sur la même feuille. Un autre bébé a du subir tout cela, pauvre bébé et pauvre parents, la réa doit être terrible mais quand c'est pour la vie.... c'est surement un mal nécessaire. Enfin bref cela ne te concerne pas, la réa ca se voit puis en ce cas le bébé est transféré à un autre hôpital. J'ai tel à ton père pour être sure et il m'a dit "non,non, sur de sur, pas de sonde". Tu n'as jamais quitté la pièce mais je me suis dis "et si avec les mouvements de ton père ou de la SF, j'avais pas vu"... Mais non, c'est bon.

J'ai tel à l'hop si réa ils transfert en hélico : bah c'est sur, c'est une grosse erreur de dossier lol.

Sinon celle du matin pour la poche des eaux à écrit "pas d'homme pour les TV" ça OK et aussi "pas d'homme... problème psy" hihihi, il vaut mieux en rire... C'était la SF qui a fait le dossier, l'admission quoi... Bon... C'est pas un problème psy c'est que je n'accepte pas n'importe qui dans mon intimité et une naissance est une histoire de femme (juste le père a le droit d'accueillir son enfant). Enfin bref, c'est juste une réalité des choses pour moi et puis chez moi les robots toubib n'existe pas, c'est tout... ;-) Ah si aussi "voit thérapeute", elle m'avait demandé, donc celle de l'admission, si j'étais suivi pour "ça"... Moi "ben non", cette question m'avait semblé bizarre, puis j'ai dis, "enfin si j'ai fais une séance d'hypnose pour mieux comprendre", je l'ai fais enceinte de toi, (puisque qu'on passe pour anormal dans la société quand on pense ainsi, c'est à dire quand qu'on souhaite accoucher chez soi et qu'on refuse les hommes, sans urgence, dans notre intimité), mais pas pour "guérir", guérir de quoi déjà ? mdrrr Enfin voilà.

 Enfin pour finir, j'avais besoin de parler à cette SF qui m'a accompagné lors de ta naissance. Je lui ai dis qu'elle ne se rappelait probablement pas de moi,

que j'appelais pour lui parler de ta naissance, que j'en avais besoin. Enfin je suis tombée sur le secrétariat et là c'est elle qui m'a rappelé. Elle m'a écoutée sur la péri, l'ocyto etc..., elle a pris le temps. Elle s'est excusée pour la perf, a pris aussi le temps d'en savoir plus sur les autres naissances à dom, et m'a dit que maintenant il y a des RDV de SF pour information préalable aux maman,s et qu'elles expliquent ce qu'est l'ocyto, les inconvénients de la péri, les risques etc.... Elle m'a dit qu'elle pensait pas que tout cela pouvait être aussi important pour une maman ou non su (que la femme soit pas au courant des méfaits), et que mon appel servirait pour de futures mamans, que je m'en inquiète pas. Je ne sais pas si c'est vrai mais quelque part j'espère. J'envoie le récit de ta naissance là-bas. On a pas mal parlé et elle m'a aussi proposé de passer, mais je n'en ai pas/plus besoin wink.gif Me voilà libérée...  


A toi :

C. tu sais ce que tu veux dans la vie mais tu peux douter de toi facilement. Ne te laisse pas influencer pour la naissance, comme pour des tas d'autres choses. Ne doute pas ma fille, tu as déjà inscrit en toi la facilité d'enfanter et de réussir. Je suis sereine face à tes capacités et tu es si raisonnée. Ton bassin sera un allié tu verras. Tu sauras te connecter même si cela te demandera un peu de temps, ce n'est pas pour rien qu'une grossesse dure 9 mois. Tu as largement ce pouvoir de faire naître, très largement, se sera une formalité. J'espère qu'en grandissant tu sauras garder ta grandeur d'âme, tu es très altruiste. Tu me dis vouloir 7 enfants, né(e)s à la maison, je trouve cela formidable et le pire c'est que tu n'as que 5 ans... mais cela ne m'étonnerais pas. Je te dis souvent de ne pas t'occuper de tes frères et soeurs car je ne veux pas que tu pâtisses d'être l'ainée. Avec le temps je m'aperçois que tu aimes ça. On ne te demande jamais rien, mais toi, tu aimes leur donner un doudou ou leur donner un habits (qu'ils savent prendre seul de plus)... Tu as une vrai grandeur en toi, un don d'humanié, tu sais aimer et donner... Apprend juste à recevoir... C'est important aussi de savoir recevoir. Dire quand on est blessée, mal ou triste n'enlève rien à ton tempérament fonceur, fière et fort, sache parfois prendre le temps de t'écouter pour mieux rebondir...

La chanson qui me fait toujours penser à toi, qui m'a TOUJOURS fait penser à toi, avant même ta naissance, c'est fou cette petite fille qui grandit malgré nous, qu'on aimerait toujours voir rire, toujours heureuse, qui mérite ce qu'il y a de mieux, à qui on veut transemttre, bref cette chanson c'est : Mistral Gagnant de Renault. Cela donne : « A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi, Et regarder le soleil qui s'en va, Te parler du bon temps qu'est mort et je m'en fou, Te dire que les méchants c'est pas nous, Que si moi je suis barge, ce n'est que de tes yeux, Car ils ont l'avantage d'être deux, Et entendre ton rire s'envoler aussi haut, Que s'envolent les cris des oiseaux, Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie, Et l'aimer même si le temps est assassin, Et emporte avec lui les rires des enfants, Et les mistrals gagnants (...) »

Que la vie te donne la joie et l'amour

Je t'aime

Maman

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