Naissance de mon 2ème L. AAD (Maison)

 

L né le ../../.... à domicile...

Les phrases en italiques sont des rajouts de 2008 suite à la naissance de K où un gros bilan de vie m'a donné envie de tout revivre avec honnêteté parlant aussi de ce qui n'a pas convenu.

L'avant naissance :
 
Avril 2002, je suis enceinte de toi. Ma généraliste me fait la déclaration de grossesse. Pas de stress, je suis paisible. Dans ma tête, je retournerai à P. et je ne referai pas de suivi mis à part écho et prise de sang (pds) de fer, une fois dans la grossesse! La toxo je l'avais fait et je suis immunisée. Je ne prendrai pas de péri, sur de sur.
 
Le temps passe et nous avons internet. J'aime bien mais je ne m'en sers pas trop ! Puis je vois une émission de télévision où une femme dit avoir accouché chez elle avec une sage femme (sf), le sujet de l'émission : femme au naturel. Là, le déclic : ça existe ! Je cherche tout ce que je peux trouver sur le net ! Les forums, hummm, pas top, ce que je lis c'est : "ça va pas ! Les risques ? T'es folle ?" etc.. j'en passe ! Du coup, je surfe jour et nuit et me débrouille par moi-même pour trouver des sites explicatifs (tel l’OMS). J'en trouve et constate qu'il n'y a pas de risques particuliers, surtout à notre époque. De toute façon soyons honnête, c'est inscrit dans mes trippes, risques ou non. Crois tu que cette émission est du au hasard ? Je suis vraiment tombée dessus... Je ne crois plus au hasard mon fils... 
 
Commence alors un challenge, trouver une sf. Un site répertorie les sf libérales. Les 3 premières que j'appelle ne le font pas ! Cependant la dernière me donne le nom de ........... .......... et son numéro. Je l'appelle et mince ce n’est pas le bon ! Je fais les renseignements : voila c'est ....... et elle est sur M..... Super, on me donne son numéro.  
Je lui parle enfin ....... Je prends rdv, je suis enceinte de 5 mois. Les RDV c'est papote et papote. La vérification du col une fois à 7 mois car je voulais qu'elle m'explique, pour moi il était ouvert (c'était le cas), je voulais comprendre le fonctionnement de mon corps. Aucun étrier évidement, façon de faire respectueuse, elle est sur le côté etc... Voilà pour le suivi, sinon rien à part les échos.

Au moment où j’ai désiré l’AAD (alors que P. fut pas trop mal), je ne savais pas encore ce que je désirais ! Tout du moins si : me dépasser, accoucher sans péri, connaître la naissance au plus haut point ! Je voulais savoir si j’en étais capable tout simplement (bien sûr chaque femme le peut en cas de grossesse physiologique, du moins sans complication grave). A l’époque je ne voulais plus faire de Km et désirais qu’on vienne à moi ! Puis….une chose inexpliquée, comme un tourbillon à l’intérieur. Je le désirais du fond de mes tripes ! Mon corps s’en réjouissait d’avance et mon esprit jubilait. Etre chez nous, unir nos enfants dès le départ.

Aujourd’hui (2003), pour moi, faire des valises et accoucher hors de chez moi, voudrait dire qu’il y a un problème et même si ce n’était pas le cas, je le vivrai ainsi. Alors restons bien au chaud !



Ta naissance :
 
On est le ../../.... vers 6h30 du matin : j’appelle la sage femme (sf) car j'ai des contractions toutes les 5min, mais bon, gérables ! Elle arrive vers 7h30, car je lui avais dit que ça allait, pendant ce temps, je me suis occupée pour changer mes idées. J’ai fait un peu de ménage!
Elle est accompagnée d’une petite stagiaire (au collège, en 3eme, qui rêve de faire sf libérale). Sur le moment, je suis surprise, elle ne m’avait rien dit. Tu n'étais pas prévu pour cette semaine, alors…, elle a du être prise de cours ! Au début je suis froide et me dis hummm, je sais pas : ni énervée, ni gênée cependant, mais surprise oui, c’est le mot ! Puis ça passe et je l’accueille, car je trouve si formidable ces sf, que s’il peut y en avoir une de plus ! Puis les femmes ne me dérangent pas, c’est les hommes que je ne veux pas, catégoriquement pas. Cela peu paraître bête (non pas du tout, je marchais sur des oeufs à l'époque, ce n'est pas bête...), mais j’estime qu’une naissance est intime et magique, que seul Mon Homme, le père, peut avoir le Privilège d’être là, car oui : c’est un privilège ! Ensuite, une autre femme, oui, car c’est avant tout une histoire de femmes !

(Elle savait que cette stagiaire serait là sur la période et jamais elle ne m'a parlé de cette éventualité. Je trouve cela très incorrect en général et encore plus vu l'âge de « l'enfant » : 15 ans ! En réalité, je l'ai accueilli mais j'étais devant le fais accompli, bon elle était pas méchante, alors j'ai rien trop dis, mais cela m'a perturbé oui. Accoucher avec mes enfants dans la pièce ce n'est pas un problème, mais avec l'enfant d'une autre, là non, ça coince... m'enfin j'avais bien enfouis tout ça !)

La stagiaire ne m’approchera pas, se fera toute petite, observant en discrétion (cela m'a parfois dérangée tout de même, une fois ou deux je crois de mémoire, en faite les fois où je la vois car entre deux je la zappe/oublie, c'est une question de protection), elle a était formidable d’absence et a su respecter, ouf !
 
Vers 8h C. se réveille, ton père lui fait son bib. Il lui monte le lit parapluie dans notre chambre, pour sa sieste, car c'est dans la chambre des enfants que je veux accoucher !  
Pendant ce temps je prépare le berceau, la chambre à mon goût, coussins etc....  
La sf prépare son matériel (réa oxygène, etc..) dans la cuisine avec la stagiaire. J'apprécie ce moment où elles sont enfermés loin de moi.
 
C. joue, ses rires sont un appel à la vie formidable, c’est si fantastique de l’entendre ainsi en plein travail. Ma tête est vide et légère, le doux son de sa joie me traverse et les contractions ne m’atteignent plus. La sage femme regarde où j'en suis, 6 wahou ça va vite !  

Vers 9h30, les contractions s’intensifient, ton père couche C., je n’entendrai plus sa voix qui va me manquer, ni même son rire, elle représente tant la vie que je vais donner une fois de plus, aujourd’hui même. D'ordinaire elle se couche à 10h30, mais a été super sage, elle n'a rien dit !  
Puis ton père se consacre entièrement à moi, pour me soulager, dans les poses. La sage femme est super, elle lui montre des p'tits trucs qui marchent! Nous vivons alors des moments d’intense complicité et nos regards communiquent bien plus que nos mots. Ces moments où mon corps se mêle de contractions intenses et de ses bras m'apaisent, je me sens si bien, si loin, un univers magique et empli de délicatesse. Bizarrement, je me souviens m’être dit : « et bien si c’est cela une naissance avec poche des eaux intacte ? Quelle simplicité et que les contractions sont douces. »

Elle voit où j'en suis vers 10h (je précise que les horaires sont une notion de temps mais sans plus, je n’avais pas les yeux sur l’horloge, donc à part le 9h30 car on a couché ta soeur, le reste est de l’a peu près, selon ce qui nous a semblé en rapport à ce qui figure sur le dossier de naissance du jour j) suis a 8.5/9, à 10h30 (car ça pousse) à 9. Là, je change d’avis, l’intensité m’envahit m’arrachant peu à peu à ce monde de nuages, pour revenir à terre, attirée vers le sol, écrasée par ce poids et cette force que je ne peux définir. La sf me rappelle que je veux accoucher dans ta chambre, oui c’est vrai, « il ne va pas tarder » me dit elle et nous allons donc tous trois dans cette chambre, où bien des combats allaient encore nous attendre. A 11h un autre examen, j'ai besoin de savoir et j'aimerais de bonnes nouvelles si possible (car ça fait long et devient dur) toujours à 9 !! OHHHHHHH !! Pas exaltant, à partir de ce moment, ça devient plus dur ! Tu bloques (mais c'est pas toi hein qui le veut, je veux dire pas de ta faute mon bébé, c'est moi qui fais blocage, j'ai quelque chose à revivre) le col qui ne peut plus s'ouvrir (tête qui regarde les étoiles apparemment : OS)  et les contractions sont au plus fort! La tempête se déchaîne maintenant et je n’ai plus de répit, plus de temps, plus rien à moi, je suis incapable d’arrêter ces contractions que j’aimerais tant espacer. Tout me submerge et cette électricité qui me traverse, d’où vient elle ? Maintenant je sais... Merci d'avoir été là pour moi...
 
 Ton père et la sage femme sont extraordinaires et vraiment présents :  
 - physiquement (je peux me blottir au creux de ses bras, m’appuyer sur lui et quand à elle, compter sur sa douceur, ses gestes rassurants juste au bon moment)  
- psychologiquement, je n’ai jamais connu meilleur coach que ces deux- là ! 
 
Je m’endors un nombre de fois incalculable sur ton père, durant le ridicule répit que me laisse ces éclairs qui me hantent maintenant ! Jusqu'à ce que je leur dise que « je ne tiendrai pas, que je n’y arriverai pas », parler me tue et me fatigue aussi, j’en peux plus ! Mes larmes coulent mais aucun son ne se laisse entendre paradoxalement, j'ai mal mais je suis bien ici chez moi. L’endomorphine de mon corps me donne l’impression d’être shootée. La sf me dit "allonge toi pour te reposer", je m'allonge sur le dos, la tête sur les jambes de ton père. Outch... une horreur cette contraction qui arrive. Je lui en veux à la sf, je me relève une fois qu'elle est passée, car pendant elle me paralyse et me remet sur les genoux pour m'endormir sur ton père. Puis la sf me dit "hum" (je comprends transport à l’hôpital dans sa façon d’être) un soulagement s’opère, je pense à la fameuse analgésie péridurale, puis 1 demi seconde après, je m’en veux, j’enrage, « NON je ne veux pas ! » « Non » Elle le voit, lui aussi et m’encourage encore. Bon sang que ces paroles me motivent.

Vers 12h30, la stagiaire nous demande, le plus discrètement possible, à peine osante, je me souviens : "la puce se réveille, puis-je m’occuper d’elle et la lever, puis lui donner à manger", et nous : "oui bien sûr" (en réalité cela nous a bien rendu service, merci à elle !). La sf avait compris que sa présence pouvait me déranger (c'est déjà ça) et lui avait demandé de sortir quelques temps auparavant.

Puis la sf me dit de bouger mon bassin, de changer de position pour te débloquer! Pas facile les contractions me narguent à chaque fois que je bouge et se veulent plus aigües encore…,  mais… efficaces, à force de lutte, tu te tournes, te débloque et t'engage !! AHHHHHHHHHHH quelle belle phrase quand vers 12h45, "ça y est bébé s'engage" et tous les 3 en cœur : "oufffffffff". Moi qui croyais à ce moment précis être libérée, une incroyable énergie arrive en moi, un espoir formidable. De là en regardant on apprend que même si ça fait mal en mettant les pieds dedans (là en bougeant en plus des contractions par ex), en définitive, après ça soulage... C'est comme ça pour tout mon Fils.
 
Je suis assise, sur les coussins couverts d’alèzes. Mes jambes s’écartent d’elle-même sous la « pression ». Elle me dit : « maintiens les fermées, car bébé aura le passage plus facile et ouvre les quand il est dans le vagin, quand il commence sa descente ! » Mais moi, je ne peux pas, je ne peux pas gérer, les contractions, les poussées et mes jambes sous cette pression. Je me sens bizarre à ce moment, pas énervée, mais comme si j’étais incapable. (le ton qu'elle emploi ne s'y prête pas, c'est ce ton qui me donne cette impression d'être incapable). Je lui dis : "je ne peux pas". Elle se met alors assise devant moi, et me maintient mes genoux avec les siens ! C’est vrai que ça m’aide, je m’y appuie même !  
 
Ton père est à côté de moi, je le sens un peu stressé, mais plus présent que jamais. Il me serre, il m’encourage tant et j’avoue en avoir besoin ! "Allez ma puce, t’es une (mon nom de famille), allez courage, je sais moi que tu peux" (cette phrase là, m’a particulièrement marquée, car moi, je doutais tant de mon pouvoir d’enfantement pendant le blocage)! Ma sf : "vas-y, c’est super, allez courage, t’y es presque ! " J’avoue que ça paraît bête, mais sur le moment, chaque parole est une bouffée d’air immense !  
 
J’enlève ma chemise de nuit, j’ai chaud, très chaud… (puis je veux te prendre sur ma peau et non sur du tissu). J’apprécie les bras de ton père qui me soutient, ou sa main sur moi, si chaude et avec tant de douceur, mon cerveau analyse aussi autre chose et les contractions se veulent moins ravageantes !  
 
Je perds les eaux, oh pas grand-chose, mais bon…. Tout de même. Bien que ça ne remplisse pas l’alèze, je me soulève et nous la changeons. (dur de se soulever pour la changer)
 
Durant le temps du passage et des poussées qui te mène à chaque fois plus près de la vie, je manque d’air, la tête me tourne ! La sf dit à ton père de ramener la bouteille d’oxygène. Elle ne m’attache pas le masque à la tête, car je ne supporterais pas. Ton père me le met devant le nez quand j’en ai besoin et l’enlève dès que je lui fais signe. Ma tête tourne moins et ça aide, mais ce truc, je ne supporte pas d’avoir quelque chose sur mon visage, vite "ENLEVE LE", juste le temps de prendre une bouffée et zou.

Pendant des poussées, en plus d’une sensation  de brûlure, d’écartèlement, accompagnée de sensations inexplicables et superbes que j’essaye de comprendre, un doute m’envahit tu es vers la sortie, mais tu remontes un peu et moi je stoppe. La sf voit bien que je pars ailleurs, dans un mauvais monde (mais non juste la phase de désespérance/je suis sur Mars comme on dit, c'est bon signe ça), je perds pied totalement et elle me rattrape au bon moment : "Allez maintenant il faut y aller, je sais bien que tu doutes, que vous allez être 4, mais là, fais le pour ton bébé !" (le ton est doux et motivant, énergique mais pas mauvais du tout, pas pour deux ronds). Ces mots déclenchent en moi une énergie incroyable (que les mots ?), je pousse de plus belle. Elle me rappelle que je voulais le voir arriver. Ton père me serre toujours contre lui et sa présence est si rassurante. Elle maintient donc un miroir devant moi, puis je te vois, ton père aussi (il m’encourage encore) c’est magique…, ta tête qui arrive, tellement fabuleux. Le vagin s’écarte à ton passage puis tu repars et le vagin se referme : « AH NON ! » Je décide qu'à la prochaine, tu ne repartiras pas. Une poussée plus tard,   tu sors ta tête (plus tard, après ta naissance, j’apprendrai que ton périmètre crânien est de 36cm et quelques, tout s'exlique). Tu es plus costaud que prévu et j'ai du mal! J’en peux plus, je veux être libérée, je veux mon bébé. Alors, la sf dis à ton père de m’aider, d’appuyer tout doucement sur mon ventre, quand je pousserai (j’aime qu’elle le laisse faire et qu’elle ne le fasse pas : c’est si beau de mettre au monde notre enfant à deux, unis). Ton père et moi, unissons donc nos efforts une dernière fois, quand je pousse, il appuie tout tout doucement, d’une main, sur mon ventre aux niveaux de tes fesses. Tu sors avec une facilité déconcertante.  
 
La sf t’a attrapé et t’a retourné très vite. Tu pleures et je te prends avec tout mon amour. Je te serre si fort ! Je venais de donner la vie, encore une fois et avec tant de joie, tant de sensations et de ressentis ! Un monde lointain m’enlace des ses bras fougueux (je me relie, enceinte du 7ème, et je souris, comme le temps est passé, comme je comprend chacun de mes mots à présent) puis ton père me demande,"il respire ?  Il respire ?" "Oui, ne t’inquiète pas !" Il a eu si peur, pendant tout ce temps de blocage, mais il a su si bien gérer. Ton père demande à la sf pourquoi elle a fait cela, elle lui dit, "cela lui a évité l’usage de matériels" (aspiration oxygène (je suppose)). Tu ne respirais pas, du moins tu devais avoir du mal, tout a été si vite. Tu es né très violet. Pour toi aussi, ce fut une naissance forte en émotions et une naissance difficile. Surtout que je n'étais pas en connection, à l'époque je ne savais pas ça et le peu de fois où cela se produisait c'était sans que je le fasse exprès ou que je le comprenne ! (j'espère que tu ne t'es pas senti trop seul ou abandonné et que les fois où je voulais tant te serrer, tu pouvais le sentir. Ben évidemment que tu pouvais sentir) Moi je les entends de loin mais ne les écoute pas. Tu pleures encore un peu sur moi, je te laisse te vider « de ce stress » et exprimer tout ce que tu as à exprimer. Je ne me rends pas compte de tout ça, je dis « bah tu râles encore », la sf a raison de me dire « non, ne lui dis pas ça »... Je comprends maintenant.

Puis tu te calmes, définitivement, je dirais, pour devenir un tit bébé calme et adorable. Je te garde bien contre moi, cela nous rassure mutuellement, nous venons tous deux de vivre une aventure si extraordinaire.
J’ai tant l’impression que j’ai accouché pour la 1ère fois, c’est dingue ! Pourtant j’ai senti ta soeur (C mon 1er bébé) passer, les contractions, le flop et le vide, ah si on me l’avait dit avant ta naissance, je ne l’aurais pas cru (je croyais même que la péri ne fonctionnait plus) MAIS ce que je ne savais pas, c’est que j’avais ressenti à peine 1 centième de ce qu’est la naissance, que dis-je : 1 millième… oui !
Traverser ce monde (lequel je ne sais pas mais c'est ainsi que je le ressens à chaque fois : maintenant je Sais), te ramener avec moi sur Terre, t’épauler dans cette épopée et non te laisser tout le boulot et toute la douleur, te mettre au monde avec tout mon corps en exaltation, qui a mal et en bonheur, sentir et voir mon corps s’ouvrir, mon animalité me submerger et mon âme grandir. Quel subtil mélange de ressentis et d’émotions !
Là, pas besoin de temps, à la seconde même de ta vie, c’est sûr, c’est animal, c’est indiscutable, tu es  MON FILS !  

Ahhhhhhhh juste nous ! Quel moment unique et merveilleux ! Jamais nous ne vivrons quelque chose de plus intense !
 
La stagiaire amène C., après la fin de son repas, elle nous avait demandé : "voulez-vous qu’elle assiste à la naissance ?" J’étais entre deux poussées, ton père a dit : "non" et j’ai confirmé. Pourtant  à la base j’étais plutôt pour, mais... Du coup, elle était restée dans le couloir et le salon avec la stagiaire! Je ne crie pas, cela n’est pas dans mon tempérament (quand mon moral est bon), j’accouche verticalement, donc rien ne pouvait vraiment choquer ta soeur ! (Au final C m'a manqué, tu vois pour moi ta soeur avec nous c'était une évidence et je l'avais dis à ton père avant ta naissance que si tu naissais dans un moment de ses éveils, elle serait libre de ses mouvements. Pourquoi j'ai confirmé ? Un je crevais de douleur, c'était pas le moment de me battre, deux cela éloignait la stagiaire, je me serais sentie trop mal avec une personne de plus lors de l'expulsion, de ta naissance et l'enfant d'une autre de plus.... enfin voilà).
 
La sf a fait une photo de nous 4 : ton père, C, toi encore au cordon et moi même ! Puis d’autres … superbes ….
 
Ton père me fait un super sandwich au nutella MDR, tu es encore au cordon mais j’ai si FAIM ! (une dalle que j'avais jamais connu de toute ma vie, mais une dalle, je m'en rappel comme si c'était hier, d'ailleurs deux demis baguettes, donc une hein en tout, y sont passés! C'est que j'avais de l'énergie à récupérer.)
 
Puis une contraction revient. Je dis à la sf, tout en étant affolée (en faite je me souviens de tout ça, c'est dingue le temps n'enlève rien aux sensations quand on s'y replonge, j'avais un sentiment d'incompréhension qui mêlait peur et espoir, une certaine envie de recommencer, faut bien avouer), "mais pourquoi j’en ai encore ? Un autre bébé?" (ben pour C les contractions du placenta je ne les ai presque pas sentie, donc bon...) Et elle : "maaaais nonnnn, c’est le placenta", hihi : "pousse une fois". C’était environ 15 min après la naissance, en une poussée, c’est bon ! Il sort très facilement ! La sf me le montre et me l’explique. Ton père pris par ses émotions sort s'aérer et fumer une cigarette (il arrêtera 3 mois plus tard) et revient. Nous coupons le cordon (la SF le coupe, ton père est trop ailleurs et elle oublie de me demander et le fait machinalement puisque le père n'est pas apte, mais moi j'aurais bien voulu et je ne cogite pas à le dire sur le moment, je me suis rattrapée avec ta soeur cadette). C se moque du placenta qui vient de sortir et se rive sur toi, avant de voguer à sa vie ! Puis je te garde sur moi encore 45 min environ, au bout de 30 min à peu près, je te mets au sein (quand tu tètes tes poings)! Tu tètes peu mais bien, t'es fatigué. Comment savoir que quelque part il existe un monde si subtil sans connaître l’enfantement ? (En l'acceptant et en s'y connectant tient, bah alors ;-) Enceinte du 7ème j'ai cheminé mon Fils).
 La sage femme et ton père ensuite te pèse, le lave (rince) et t'habille, RIEN D’AUTRE (car c’est mon souhait, à ce moment là je suis encore dans un certain « protocole » de société), tu seras mesuré 3 jours plus tard. Après, je me lave aussi et me met en t-shirt /caleçon, à l’aise quoi ! J’ai confiance, mon bébé, tu es chez nous, personne ne te fera quoi que ce soit de mal ou pour rien. L’eau chaude qui coule sur moi est d’une telle détente, un vrai délice. Pendant ce temps, la sf range la chambre, les alèzes à jeter (dans son carton qui part à l’incinération)  etc…
 
Le canapé est alors pris d’assaut …..
Rien au monde ne peut décrire le bonheur, d'être là, avec ton père, ma fille tout juste levée et toi mon bébé, en famille. Tout les 4 confortablement installés chez nous!!  
 
Comme pour ta sœur, je n'ai eu ni épisio (que j'ai toujours refusé et dès la première naissance, c'est animale, juste impensable, le genre de truc que je vivrais comme une mutilation, enfin encore heureux que non à la maison), ni déchirure, rien ! J'ai vu la naissance grâce à un miroir et à ma position verticale, en plus de la vivre pleinement !  

L tu es né dans ta chambre le ../../.. à 13h02 (enfin on avait pas le nez sur la pendule et vers 13h10 et quelques, on s'est dit bon alors il est né depuis environ 5 minutes ou plus? Et là j'ai dis c'est Bébé 2, on est le .. alors se sera 13h02, voilà pour la petite histoire) ! Tu pesais 3kg880 pour 52 cm! Périmètre crânien 36 cm et des poussières.

Réclamez l'Accouchement Femme, offrez la Naissance à vos enfants, si vous en éprouvez le désir, car cela vous appartient !


L'après naissance :  

Est ce utile de te faire un message ? Je suis simplement heureuse. La vie continu dans sa lancée. Mes enfants sont près de moi, ils sont bien dans leur peau, simples et calmes. Tout se met en place s'en que je m'en aperçoive. Que du bonheur ! Je n'allaite pas très longtemps et cela me manque très vite. Ta naissance a révélé cela. J'allaite peu par habitude avec C (avec qui la première fois, mise trop rapide, a bloqué pas mal de chose, et du coup je me disais bêtement bah si elle veut pas...) et par "je veux pas faire de préférence, offrir plus à un autre enfant", c'est stupide mais c'était l'état d'esprit. Cela va donc durer 3 semaines dont une de moitié bib/moitié sein.


A toi :

L tu es vraiment une bonne patte. Toujours prêt à rendre service, volontaire et courageux ! Une chose est sur, tu n'as pas les deux pieds dans le même sabot ! C'est paradoxal tu as beaucoup de caractère et tu es en même temps si sensible. Remarque ce n'est pas forcément contradictoire ;-) Tu es remplis de qualités et ne te laisse pas influencer, ne doutes pas... se serais dommage... Tu fais partis des êtres d' Exceptions. Tu sais être franc et impulsif, tout comme doux et protecteur. Ton rire est superbe. Tu peux donner tant d'amour, tu seras un homme bien mon fils, c'est certain !

Tes chansons :  Jayce et les conquérants de la lumière, pour tu sais quoi ;-), cela donne : «Toi Jayce, conquérant de la lumiere, tu dois conquérir, et la victoire viendra, tout refleurir, n'abandonne pas, ne laisse pas ta Foi mourir, parce qu'un jour tu gagneras, la liberté de vivre, Jayce conquérant, Le monde t'attend, Fier et Combattant, tu défies les méchants, Sauve l'univers ! Jayce conquérant, Le monde t'attend, tu dois sauver ton Temps et l'Univers...(...)  

et celle du dessins animé « Niky Larson » te vas comme un gant, je pense beaucoup à toi quand je l'entend, tu adores déjà les métier de ce style, cela donne  « Une voiture qui surgit, un coup de frein, des pneus qui crient, un coup de feu qui retentit, la justice s'appelle Nicky (...), comme un chasseur il suit sa proie, pour que la justice et le droit, triomphant, il est prêt à donner, toute sa vie sans hésiter, quand sa silhouette apparaît, les méchants se mettent à trembler, ils savent qu'ils ne pourront jamais, échapper à ce justicier... ».

Tu es un doux rêveur, idéologiste et droit, cela fait de toi une personne optimiste pour qui rien n'est impossible...

Garde ces merveilles d'insouciance le plus longtemps possible, c'est une certitude au bonheur...

Je t'aime

Maman

http://justeunefemme.over-blog.com
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