Naissance de ma 6ème N. ANAM (Rpm, Maison)

N née le .../.../... en ANAM :

Accouchement Non Assisté Médicalement

 

L'avant Naissance (Grossesse et RPM) :

 

A faire (sous peu)

 

Naissance :

 

Bon sang j'essaie, je te promets que j'essaie mais... pff c'est le syndrome de la page blanche... Mais que veux tu, que je te dise ma N., quoi dire ? J'en ai envie mais je n'y arrive pas. Tout est tellement trop... trop irréel. Ta naissance c'est aussi la naissance d'un accomplissement (je comprends maintenant) et cela ne se raconte pas. Cet accouchement, cette naissance, ces moments, tout est si indescriptible... On a pas inventé de mots pour ça, et je ne me vois pas le faire, aucun ne saurais assez... ne serait assez, c'est tout...

Je veux bien essayer mais je... je serais tellement loin de notre vécu je pense... Je peux te décrire les poses, nos paroles ou que sais je... mais tout ça n'a que peu d'importance... De ta naissance, je ne retiens que nos échanges, nos douceurs, l'odeur de chez nous, de ton père, puis la tienne, ces chansons en moi, ce goût de chocolat, notre amour et si grande confiance, cette osmose quand elle devient palpable...

J'ai envie de pouvoir hurler ce qui me propulse quand je repense à ce jour, et regarde je ne suis même pas en mesure de l'écrire.. Allez je me lance et m'excuse par avance, je serais incapable de décrire réellement nos ressentis. Ce que tu vas lire sera probablement bien en dessous de la réalité..

 

Nous sommes dans un mois qui a déjà vu naître, en d'autres années, 3 de tes frères et soeurs... Un mois chargé d'espoir et de bonheur, symbole de renouveau et d'optimisme... Nous sommes au premier mois de l'année, au si beau mois de janvier...

 

Nous voici vendredi je crois... Nous sommes déjà à plusieurs jour de rab, tu « devais » naître fin décembre, mais c'est mal te connaître mon amour. Toi ce n'est pas la fin que tu aimes, c'est le début... Le début de tout, même de l'année sans doute. Je commence parfois à perdre espoir, à douter... Ton père me dit que tu naîtras le 5, parce que je boucle toujours les boucles, et que le 6 est née, l'ainée de la famille. On verra bien ;-) Je ne sais même pas quand c'est le 5.

 

Le vendredi soir, fait suite à une journée de contractions intenses et anarchiques... Je ne le sais pas encore, mais entre espoir et peur, la naissance se met en route doucement, tout doucement. Ce soir là, on se câline, on parle de toi (comme d'habitude en ce moment), on t'espère parmis nous, puis... on s'aime. Ce soir là on s'aime d'une manière très pure et tout à fait sexuelle, est ce compatible ? C'est en tout cas ce que j'ai ressenti. On se dit que, puisqu'on en a envie, un rapport peut « aider » tout ça. Mais avec ta grossesse si particulière on continu de se protéger (préservatif). Le sperm n'aidera donc pas, il faudrait dans l'idéal que le rapport finisse par un orgasme. Comment ça, on en demande beaucoup vu nos conditions morales du moment, la particularité de la grossesse, bébé qui bouge dedans et mon gros ventre ? Mais non, à mon homme, rien d'impossible ;-) L'orgasme sera au rendez-vous ce soir là, ce fameux soir d'amour si sexuellement pur, complice et doux. L'utérus contracte quelques temps puis cela s'espace... Bon...Rapé !

Plus tard dans la nuit ta plus jeune sœur, très soucieuse ces derniers temps se réveille et vient dormir près de nous. Pourtant... peut-être pas si rapé que ça... Vers 2 ou 3 ou 4 h du matin, je ne sais plus, ou un peu toute la nuit, les contractions s'intensifient. Ca y est, je commence à prendre espoir, elles se régularisent drôlement. Ceci dis je n'arrive pas à en profiter, je n'arrive pas à rentrer dans la naissance, ni même à m'en réjouir, car K., ta plus jeune sœur, n'arrête pas de hurler à chaque contraction. Pourtant, cela ne se voit pas sur moi, je ne le montre pas. Comment reconnaît elle le pic de la contraction ? Je ne supporte pas ça, les cris, les hurlements, ça me rend dingue, ce n'est pas le moment. A chaque contraction elle hurle (comme si un inconnu l'arrachait de force, à nous, dans la rue) « MAMAAAA, BABAAA », « MAMAAAAA, BABAAAAAAAAAAA » « HEINNNNNNNNNNNNNNNNNNN MAMAAAA BABAAAAA ». Cela raisonne dans ma tête, c'est juste infernale. J'ai mal au cœur pour elle, j'ai mal. Je fais de mon mieux pour l'apaiser, zhom aussi, mais rien n'y fais. Dès que je contracte c'est reparti ! L'horreur ! A un moment je sens les contractions se ré-espacer, je stress trop. Et si elle ressentait un problème que je ne veux pas voir, pour ne pas partir ? Et si elle savait que « baba » ne vas pas bien ? Et si elle ressentait un grave soucis pour hurler comme ça, pile pendant la contraction ? J'en peux plus, il faut que ça cesse. Cela fait 2 ou 3 heures que je prends sur moi, je suis à bout. Je sors à ta soeur un très sec « ce n'est pas ta naissance, tu entends, ce n'est pas toi qui va naître ! » et je pars, je descends au salon. A chaque contraction, même de notre chambre à l'étage, elle continu de hurler « MAMAAAAAAAAAA, BABAAAAAAAAAAAAAAAAA NAAAAANNNNN, MAMAAAA, BABAAAAAAAA, NAAAAAAAAAAAAAAN, HEINNNNNNN MAMAAAAA, BABAAAA », c'est horrible, mais qu'elle cesse ça pitié, qu'elle arrête... J'entends ton père essayer de l'apaiser, de lui parler... Les contractions s'espacent de plus en plus. J'étais pourtant certaine que le « travail » avait démarré.... Pffff. Je suis trop stressée, je suis une vrai pile... Tout s'arrête... J'ai mal pour ta sœur, je sais l'angoisse qu'elle a vécu lors de sa naissance, je l'ai partagé avec elle, pendant et après, j'ai mal au cœur de la voir ainsi, mais se soir là, avant toute chose je pense à toi qui doit naître, à ta grossesse, j'ai mille questions, et si.... ?

 

Tout cela me perd encore plus que je ne l'étais déjà, je ne sais vraiment plus quoi faire, j'ai qu'une envie : chialer ! Déjà que depuis hier je te sens moins « bien », hésitante peut-être... K. s'endort, les contractions se stoppent, reprennent, enfin redeviennent intenses certes, mais anarchiques. Je m'endors un peu, très peu. Le lendemain matin je vais m'enfermer dans la salle de jeu et je dis à ton père que « je ne veux pas voir K., je ne m'y sens pas, pas si elle remet ça ». Il comprend et me dit qu'il faut en priorité penser au bébé à naître, là, pour le moment.

 

Dans la salle de jeu, je passe un certain temps, les yeux dans le vague, ne pensant à rien, puis ensuite à tourner en rond... Je vais aux toilettes et je perds encore du bouchon muqueux, il « s'effiloche ». J'en profite pour prendre le tel et de la salle de jeu, j'appelle Gégé. Je lui raconte, je m'en veux pour toi, ta sœur, je suis paumée... Elle me dit que peut-être on pourrait faire garder K. Je lui dis que « non », le fait de ne pas l'avoir croisé ce matin suffit, et que ça ira. Mais ses paroles me font du bien, je ne me sens pas « mère indigne », ni de sa part, ni de celle de zhom, d'avoir penser m'enfermer dans cette pièce loin de mes enfants et d'elle, là présentement. Puis on parle de toi, de la naissance, du temps qui passe, des contractions, ça me fait beaucoup de bien. Je lui dis que je la rappellerais.

 

Je m'apaise, je me connecte à toi, je me calme... La pression retombe un peu. Je suis si vanée. Je vais m'allongée un peu. En descendant le premier petit escalier, je croise ton père, qui recule et me demande s'il peut passer (il a K. avec lui). Cette question me fait mal au cœur, je réalise la dureté de mes mots. « oui bien sur passe ». K. me tend les bras, on fait un câlin, elle est calme, même pendant les contractions. Je lui dis « qu'elle ne s'inquiète pas, que ça va aller, qu'elle n'aura pas mal, que ce n'est pas d'elle qu'il s'agit, et qu'il ne faut pas avoir peur, que baba ira bien et maman aussi ».

Suite à ça, elle n'aura plus jamais reproduit les hurlements de cette nuit là. C'est fini. Je réalise qu'il va surement falloir qu'on se connecte un peu encore toute les deux, qu'on communique, qu'elle n'a peut-être pas encore évacuée toutes ces angoisses, mais plus tard, ce n'est pas le moment là.

 

Le reste de la journée se passe au rythme des contractions intenses et irrégulières. Je bois des tas de tisane de Sauge, je prends du caulophyllum, je pousse parfois pour aider le col a bouger et provoquer quelques contractions. Ca me fait mal, c'est terriblement dur de s'infliger ce qui fait mal, mais je suis prête à tout pour que cela bouge et pour rester là... bref. J'essaie de me reposer, ton père m'apaise quand je suis dans ses bras. Les enfants sont super calmes, tout les 5 assurent ! Puis on les couche et samedi soir on se retrouve tout les deux. Je suis bien avec mon homme. Bon comme tous les soirs j'ai l'espoir que la nuit te voit naître. Je lui dis que je suis restée trop longtemps à calmer K., plusieurs heures, avant de craquer et que sur les nerfs, la naissance n'a pas poursuivi, mais que tu es prêtes, tu l'étais en tout cas, en plus j'avais déjà eu du mal à te dire que cela irait.

 

Ton père me propose alors de recommencer nos activités nocturnes, après tout cela avait fonctionné un peu. Ce soir là, c'est vachement plus réfléchit, moins « dans l'instant ». Je me laisse aller aux embrassades et autres douceurs. Par contre je le trouve beaucoup plus « mécanique ». On sent qu'il veut « faire bouger » les choses là, c'est plus (comment dire en essayant de me rappeler que je parle à ma fille, même si adulte hihihi), plus « virulent ». Efficace, les contractions s'enchainent tant que je lui dis vers 4h du matin que « c'est pour aujourd'hui mon homme » (on est dimanche très tôt le matin). C'est quasi du coup sur coup et très intenses « outch ».

 

Puis vers 9 ou 10 h, enfin le matin, les contractions s'espacent de nouveau. Quand je vérifie les eaux (enfin ce que je peux, depuis deux jours ça ne coule plus, et ça ne coulera plus, rien à la naissance non plus), il n'y a pas de méco. Il y a des pertes liquides (mais pas les eaux ou mélangé avec, c'est un liquide plus épais, en petite quantité, pour moi se sont les pertes blanches à ce moment là) rosée, le col travail. Par contre quand je vois le sang (même si c'est juste rosé donc très peu), ça me perturbe. Alors je me force à regarder, pour voir que c'est peu, que c'est rien, c'est le col, c'est rien...

 

J'ai en tête le bout de placenta qui sort avant ta plus jeune sœur... On ne vit pas la même histoire, allez et quand bien même, de toute façon, on est les seuls à pouvoir t'aider à naître, tu vas arriver et ça ira... Je crois, sans en avoir conscience, que je ne sais pas si cette naissance va se faire chez nous, je le veux mais... jusque quand cela sera possible sans soucis de plus... et si tes poumons... Pfff il faut impérativement que je « débranche » mon cerveau...

 

La journée passe, je ne sais plus trop comment. Je bois toujours la Sauge, me met dans les bras de ton père, m'isole un peu, communique avec toi, beaucoup... Tes frères et sœurs sont de vrais amours, ils t'attendent impatiemment. Le soir venu, on en est toujours au même point... On monte dans la chambre. On parle, ton père te caresse à travers moi, essai de communiquer avec toi, te parle, moi aussi. On se câline, il me prend dans ses bras... Je lui demande s'il veut te toucher, voir le col (même si cela sert à rien mais comme ça). On prend un préservatif (ce n'est pas le moment de prendre des risques d'infection, se serait trop c** non ?), je ne veux pas de gants, et c'est son premier contact en direct avec toi... Col effacé et surtout plus ouvert. Tout cela (ces contraction intenses et en vracs depuis plus de deux jours maintenant) n'a pas été inutile. Moi je ne vérifie pas, lui ou moi, c'est pareil. Puis il me dit « aller Pupuce t'endors pas, bouge, on va essayer de mettre en route la naissance, viens on va marcher ».... Pour le rapport sexuel, non, ce n'est plus envisageable, le col est beaucoup trop dilaté, disons qu'il ne souhaite pas te « croiser » de cette façon hihihi.

 

Pffff je suis fatiguéeeeeeeeeeeeeeeeee, je n'ai pas envie de me ballader. Il sait que j'envisage demain (ça fera environ une semaine de dépassement) de tel, pour faire un monito ou une écho... Je pense qu'on a encore quelques jours, mais je ne te donne guère plus, et tout ça devient sacrément lourd à porter. Lui aussi veut vraiment que tu naisses là, alors il m'aide beaucoup. Pour le moment, tu bouges a peu près bien, et le liquide est clair, enfin il n'en coule plus vraiment, mais pas de méco à l'horizon quoi, pas de soucis. Je ne te dis pas comment j'ai vérifié en ce dimanche matin là, allez si j'te dis ;-) : 15 fois au moins, jusqu'à ce que je me dise « ce n'est pas la même naissance, ni la même histoire : zen ! ». J'ai tout de même un peu peur de passer cette nuit là, mais je le « sens » bien... C'est quand je pense que cela ne vas plus, fichu cerveau !

 

Finalement, ce dimanche soir, il me propose d'aller danser au salon. Arf je ne sais pas résister à son sourire ;-) Aller on est parti ! En descendant les marches, je contractes coup sur coup. En rigolant, il me sort « ben on va se faire les escaliers X fois ». Il me prend dans ses bras, mon gros ventre nous gène un peu, alors il continu en se mettant dans mon dos... Aux chansons de « dirty dancing » on se laisse aller... Il me berce, plus qu'on ne danse. Tout en moi est détendu, heureux, doux et apaisé... On s'embrasse, on s'aime, on danse, on pense à toi... Je retiens de ce moment juste... enfin... tellement de magie... si tu savais, tellement de bonheur... Ses yeux et son regard se grave dans ma mémoire, en fermant les miens, je peux revoir les siens... Je te sens avec nous, bouger à nos mouvements, vibrer à notre amour... Je ne saurais dire qui de nous deux nourrit l'autre mon enfant...

 

Les contractions sont au rendez-vous. On se couche plein d'espoir... J'avoue aussi espérer que tu passeras la nuit sans soucis, cette fameuse nuit du dimanche au lundi d'après dépassement, mais je me dis que oui, si mon instinct me maintient là, c'est que ça ira, « ce n'est pas la même histoire » bis. Au petit matin (et plusieurs fois dans la nuit), je te bouge... ahhhhh c'est bon tu réponds à mon appel.... « ça va, tranquillise toi, ça va, ça va aller » que je me dis !

 

Il neige ce matin là, ce matin du lundi 5... Tu te rends compte mon amour, il neige !!! Tout est blanc, tout est superbe, tout est froid, et nous ici on a chaud... Je contemple l'extérieur les yeux éblouis... J'aime tant la neige... Ton père me dit que « c'est un jour idéal pour accoucher Pupuce, il neige »... Oui c'est vrai, c'est le bon jour... que cette blancheur est belle...

 

Il ne me parle pas de rdv écho, bref de ce que je pensais faire, et garde espoir. Cette phrase du jour idéal me touche beaucoup, il y croit encore, moi aussi !

 

Nous sommes au petit matin, un matin de janvier où la neige tombe délicieusement... J'ai toujours rêvée accoucher un jour de neige. C'est peut-être l'occasion de réaliser cela, avec toi, ici...

 

Je repousse les coups de fils pour un monito ou écho (on s'était mis ok pour mentir et dire que j'étais à J plus 1 pour éviter les « discussions » trop pénibles, pas besoin de ça en plus, de toute façon cela ne changerais rien aux résultats d'écho ou de monito), je ne veux pas appeler le matin, je ne le sens pas, je bloque, je ne peux pas, je m'écoute.

 

Je regarde sur le net les numéros, mais je n'arrive pas à me décider. On en parle avec ton père. On opte pour une SF qui à un plateau technique (sans savoir si se sera possible, surement que non vu où j'en suis : oh quel dommage... ;-)...) et pour l'écho là où elle à le plateau. On se dit que comme ça, selon comme tout ça se fini, se sera « peut-être » plus simple, mais bon, SF ou non, plateau technique ou non, je ne veux pas qu'on me touche point, ça ton père le sait, je suis rassurée, il gèrera ça pour moi, et moi je m'occuperais de toi. Celle en AAD je ne téléphone pas, car si cette naissance se fait à domicile, je ne veux personne dans mes pattes, qui respire mon air, ou papote prêt de moi ! En parallèle, je ne me vois plus rester trop longtemps comme ça... Vers midi, après une matinée avec toi, la tisane de Sauge et tout le tralala, je me ressens moins génée par un coup de tel, c'est étrange ? Peut-être me suis je faite à l'idée. Un nom me « repousse » totalement (pourquoi ça ?) et l'autre ça va... Je téléphone donc à celui que je « sens bien ».

Je demande à avoir « untel qui a un plateau technique » (autant passer par comme je te disais, si possible....., si tout cela devait ensuite se finir en « déclenchement pour souffrance fœtal hein»), et là j'entends « untel n'est pas là, elle est en visite cet après midi, elle était là ce matin, mais elle revient demain, vous voulez que je prenne un message ? »... moi : « heu non ».

Je raccroche et je ne peux m'empêcher d'avoir un sourire... Ah c'est pour ça qu'elle ne me semblait plus être une menace, parce que depuis 11h, elle n'est plus là.... « hannnnn nonnnn, trop dommage » ;-) hihihi. L'autre j'appelle pas, je ne le sens pas, peut-être tout simplement parce qu'elle est là, elle, mdr.

Je me dis que je verrais plus tard si j'y arrive. Je fais à manger pour les zouzous et je me bois un lait choco ... Il est déjà 14h avec tout ça... et je ne veux pas téléphoner, merd* !

 

La solution est en moi, en nous, il faut que je débloque ce qui nous gène, que j'accepte de te lâcher, ta naissance ne te tuera pas. Tu n'as pas traversé toute cette grossesse avec la poche rompue pour lâcher là. Il faut qu'on comprenne toutes les deux, que le danger maintenant c'est de trop rester. Il faut inverser la vapeur. Allez mon bébé, on va y arriver. De toute façon, cette fois ci j'ai conscience qu'il ne faut compter que sur nous même. Je ne me ferais pas d'illusion deux fois, comptons sur nous, c'est plus sur !

 

Alors dans un dernier espoir, je vais m'enfermer dans la salle de jeu ce fameux matin, enfin début d'après midi maintenant, avec un autre lait choco ;-). Je veux avoir tout essayé, absolument tout. Je n'abandonnerais pas avant d'avoir tout essayer, je ne veux rien regretter. Je pleure, je m'effondre, je me laisse aller. Je me connecte à toi, t'envoie des images d'horloges et de peur si la nuit vient finir cette journée sans que tu sois née, je te dis que maintenant il faudrait vraiment, tu sais... Je voudrais tant que tu naisses, je te sens plus fragile ces temps ci, nous sommes à une semaine de dépassement et après une RPM, ça fait beaucoup à supporter... même pour nous... ben oui... même pour nous... Ton père vient me voir quelques minutes, me soutenir et savoir si j'ai besoin de quelques choses. Je me lâche « pourquoi nous on ne peut pas connaître ça ensemble, un ANAM, pourquoi, avec tout ce qu'on a supporté jusque là, pourquoi ? ». Il me prend dans ses bras.

 

Il repart et me laisse un peu seule pour s'occuper des zouzous et que je puise en moi. Je referme à clef. Je pleure, sur mes genoux et le corps penché en avant sur le matelas, j'évacue, mais je n'abandonne pas... Je me re-saisi et je me connecte à toi... Je me calme. On va y arriver, j'en suis certaine... Allez bébé, allez aide moi. Voilà je te le demande « aide-moi ». Je te promet d'être là avec toi, qu'on t'épaulera, que ça ira, vient mon amour... Je t'envoie les images de ton père qui t'attend à la sortie, de sa main qui te câline et t'épaule, avec mon corps qui t'accompagne... Je visualise ça et je te le passe... T'inquiète pas bébé, on est là, ça ira... Une fois de plus j'essaie de bouger, de pousser pour provoquer les contractions. J'en ai marre, ce n'est pas logique de provoquer ce qui fait mal, je préfèrerais subir et accepter, que de le chercher...

 

Après avoir couché ta jeune sœur pour la sieste, ton père vient me voir. Il toc et me demande s'il ne me dérange pas. Je lui ouvre. Non il ne me dérange pas du tout. On parle de ce que je souhaiterais, et de ce que je refuse catégoriquement si... (il me demande par ex pour la PDS, je lui dis non, je refuse aussi, histoire que l'anémie n'en rajoute pas, puis pour plein de raisons)...

 

On passe à des choses plus agréables, quelques mots d'amour, des câlins silencieux, des douceurs... puis il me dit « pfff je voudrais que ce bébé naisse là, puis avec la neige en plus... ». Il continu « Pour tel si tu veux pas, on peut attendre 18h de plus », soit le lendemain. Je le sens si embêté, triste... Je retrouve un peu le regard du moment où je lui annonce la poche rompue et où il le constate. A cette seconde, le très profond de mon Être vient enfin de comprendre qu'on le veut de manière identique, que tu naisses là, sincèrement, qu'on est deux à assumer, dans cette histoire qu'est la notre. Et j'en ai besoin là, vu les circonstances particulières. Dis donc c'est pas trop tôt, je capte enfin, mon inconscient aussi, tout mon être comprend et se sent comme libéré d'un coup...

 

Quelques paroles suffiront... juste quelques paroles dites avec tant d'amour, de sincérité, de spontanéité... On veut la même chose... si fort, toi chez nous, là... maintenant...

Moi qui capte, cette fois je dis les choses et sort un : « Bébé, si ça se déclenche maintenant, à la maison ça te va toujours, malgré tout ça » sous entendu sans contrôle au final alors qu'on est lundi, avec antécédent de grossesse (donc la rpm), lui « bien sur Pupuce, là impect, oui bien sur »... Il descend quelques minutes mettre un film aux enfants, leur dire qu'il va devoir être avec maman, afin d'être dispo pour nous.

 

Tu as entendu mon amour ? Bien sur que oui... quelques secondes séparent ces phrases de l'intensification et de la régularisation des contractions... pour de bon ! Nous sommes en osmose, je suis prête à te donner la vie, tu es prête à nous rejoindre, il est prêt à nous épauler... confiant... La naissance se met en place doucement... Je n'ai pas besoin de lui dire, dès qu'il remonte, il a compris... Je revois nos échanges (à toi et moi) lors de l'acuponcture de la semaine dernière, les bras se lever et la respiration, alors instinctivement (c'est à dire sans même m'en rendre compte sur le moment), je respire profondément à chaque contraction, se sera comme ça jusqu'au bout.

Rapidement un sentiment de joie très intense m'envahis, c'est si fort, c'est si puissant, si grand t'imagine pas, je balade mon regard sur cette pièce qu'on a préparé et je réalise... Bon sang c'est vrai tu vas naître là... Je m'arrête sur ce tableau du tigre qui coure dans l'eau, c'est ça la vie, c'est cette liberté là : féline. On va y arriver... Ce moment dure une seconde peut-être, mais bon sang quelle seconde ! Tu te rends compte, après une rpm, tu vas naitre là, chez nous, tu réalises mon bébé... Je ne me rends pas compte moi, pas vraiment... C'est tant de bonheur, c'est comme une première, je t'aime...

 

Je suis incapable de te décrire les 20 poses différentes que je prend lors des contractions qui ouvrent ce col qui nous sépare encore... Je peux juste te dire qu'elle sont toutes verticales, accroupie, assise, debout, à genoux et j'en passe... Dès qu'une ne me soulage plus, je change... La lumière est tamisée.

Tout se mélange, je me rappel de rien et en même temps j'ai chaque petits détails en tête... Je me souviens de toi, tu bouges après chaque contraction, tu le feras jusqu'au bout, c'est vrai que sur cette sensation de peau à vif, c'est hard physiquement, mais moralement j'en ai besoin, et tu réponds à ça... Merci mon petit bébé, merci... ça m'apaise... Tu vas bien... ça va... Je me souviens ta sérénité, il n'y a rien d'autre à dire que ça : sérénité te résume, tu es si douce... Je te sens là, avec moi... Je me rappel ton père, son silence, son amour, ses bisous, sa douceur, son soutien... Je me souviens que ton père me dit en chuchotant « je t'aime » dès les premières contractions... Plusieurs fois.

Une fois la contraction passée, je lui réponds que « moi aussi ». Alors il sourit et me dit doucement « ne t'inquiète pas Pupuce, ne t'oblige pas à répondre, je sais bien que toi aussi ;-) »... Parfait, c'est parfait, je ne répond plus... Il continuera tout le long du travail et de la naissance à me le dire... à me prendre dans ses bras, à être là, de toutes les façons qu'on puisse l'être... et je n'ai qu'à me laisser bercer par tout ça... J'entends ses paroles lointaines, câlines, enveloppantes et rassurantes, un peu comme une couette en hiver... Je le trouve sensuel dans son amour et sa douceur.

Que l'univers s'effondre, de suite, là, j'men fiche, nous, on ne risque rien !

 

Les contractions s'enchainent, à un moment, j'ai du mal a passer de la pose assise à debout, alors ton père me soulève... Je lui laisse tout mon poids, je ne fournis aucun effort, j'attends d'avoir les jambes droites pour me maintenir dessus... C'est reposant... Physiquement tu sais, j'atteins des sommets, contractions ventrale avec sensation de « peau à vif » sur une partie précise de l'utérus, contraction dans les reins aussi, col irrité qui donne une autre sensation de peau à vif plus basse que l'autre, ben niveau col, et j'en passe... Je crois que côté physique aussi, je « fini » au plus haut, à ce point c'est du jamais connu, pfiouuuu.

 

Mais moralement, instinctivement, je suis si bien... ça n'a pas de prix, j'aurais supporté plus s'il avait fallu... Un moment d'égarement, je vais pour mordre ton père dans le cou, il sent tellement bon... mais heureusement pour lui, je réalise et je ne sers pas ;-)

 

Un autre monde, je suis dans un autre monde, bercée avec amour, au contact de l'homme que j'aime profondément, avec son odeur, sa voix qui me murmure des « je t'aime », des « je suis avec toi ma Pupuce », « je suis là », et en même temps, avec toi, mon enfant, toi si rassurante... J'oublie ta grossesse, j'oubli la rpm, j'oubli même que tes frères et soeurs sont dans la maison. Ils sont si discrets, je ne les entends pas... 5 enfants en bas-âge et aucun ne viendra jamais nous interrompre cette après midi là... tout est magie, absolument tout... Dire que ce midi encore... tout était incertain.

Je sais qu'il s'absente 2 ou 3 minutes, à un moment pour aller voir si tes frères et soeurs (qui sont au salon) ça va, mais je ne sais pas quand. Et oui ça va : ils assurent !

 

Je ne peux pas te dire quand non plus (tout se mélange), mais je sais que pendant mes multiples poses, à un moment je met des alèzes sous moi pour uriner ;-) Je n'ai pas le courage d'aller aux toilettes, j'ai trop mal. Puis je ne veux pas sortir de cette pièce. Je sors à ton père « désolée mais je préfère faire comme ça », ce à quoi il me répond « mais vas y, fais comme tu le sens, ce n'est pas un soucis ma pupuce ». Bon ben alors ;-) Du coup il gère les alèzes, m'en donne une autre, lourde l'usager à côté. Je sais aussi que 2 ou 3 fois lors du travail je pousse une de ses mains. Par exemple je lui avais demander de me masser le dos. Puis ça me fait du bien, et deux contractions plus tard, le contact de la main sur mon dos me brrrr, alors je repousse. Le pauvre « ça se serais bien si », ça dure 5 minutes et finalement ça me fait mal « oust » mdrr. Mais oui pas plus de 2 ou 3 fois durant tout le travail, et je n'ai pas besoin de parler, il comprend à mon geste, et surtout il arrête de suite. Ahhh punaise c'est agréable ça.

 

Le temps continu de s'égrainer au rythme des contractions. Tu continu à me donner un petit coup de pied à chaque fois qu'une se termine, on continu à s'aimer...

 

Une musique passe dans ma tête, elle me fait intérieurement tournoyer (aussi bizarre que cela puisse paraître pour les non-croyants (athées quoi) que nous sommes, enfin nous, toi je ne sais pas, tu feras comme tu veux), c'est le son de la guitare, sans les paroles de « hallelujah de Jeff Buckley »... Si le lien existe encore d'ici là, voici ce que cela donne : http://www.youtube.com/watch?v=cQG7dZUnNLs je l'écoute d'ailleurs en boucle en t'écrivant la naissance... c'est apaisant.

Tu en auras parfois des extraits traduits écrit de cette façon.

 

Mon corps est rempli de vie, de joie, d'amour et de douleur... Comment te décrire le bien-être quand mon regard se pose sur nos murs, quand mes yeux plongent dans ceux de ton père, alors même que tu es si présente, quand mon corps à chaud, quand mes oreilles n'ont que du silence ou des bruits connus, quand mes lèvres ont le contact de sa peau, quand mon cœur déborde d'amour et que mon cerveau lâche toute emprise, quand mon Être le plus profond se sent sécurisé ? Comment, comment te décrire l'indescriptible mon amour ?

Nous sommes si bien...

C'est un jour de neige, un magnifique jour de neige...

 

Ton père me propose de mettre le cd des chansons de « dirty dancing », j'hésite puis lui réponds « oui mais doucement ». Il me dit « non c'est pas grave, c'était pour toi ma Pupuce ». Le moment d'hésitation vient du fait que j'ai peur de savoir le temps qui s'écoule et c'est si douloureux qu'il vaut mieux pas que je sache... « si c'est bon, vas y, doucement ». Il met donc le cd tout doucement... Quelle bonne idée ! Je pars totalement. Au final je n'ai aucune notion de temps, c'est fou cette ambiance palpable, je n'entend pas, mon corps entend, mais pas moi... C'est là, c'est tout... ;-) mélangé à du Jeff Bucklet, ce n'est pas si mal ;-) C'est envoutant, oui, c'est le mot, c'est très envoutant cette atmosphère... Je suis « transportée » (ou schootée aux hormones ;-) mdr).

 

A un moment je te touche, je te touche en moi, comme j'aimerais rentrer avec toi, ou te sortir je ne sais pas, j'ai envie de te serrer, de t'embrasser... je me rends compte que c'est « mou ». Je repense à la rpm, je sors un peu de mon cocon... Je suis dans les bras de ton père qui comme depuis le début me soutien, me câline, m'accompagne... Je lui dis « je ne reconnais pas, c'est peut-être un siège », il me répond doucement « ben ça passe de toute façon », je te retouche... moi : « Non les fesses sont en haut, mais... c'est mou avec un petit os et si c'était une transverse ? », lui : « t'es belle ma Pupuce »... Malgré la contraction qui commence, il me fait rire... « j'imagine oui en fin de grossesse, avec le manque de sommeil et les contractions » et il me dit « ben justement, t'es belle quand tu accouches ». Il me touche beaucoup, vraiment beaucoup... Du coup je.. enfin j'oublie tout, je disais quoi moi déjà ? Barfff peu importe, je repars avec toi, dans ses bras, rejoindre ce monde incroyablement beau et magique dans lequel je suis depuis quelques temps déjà...

 

On l'appel souvent « ma bulle », mais dans cette bulle là, nous, on est trois. Certaines contractions passent sans me faire mal, c'est à peine croyable, je suis tellement bien que je me centre sur toi ou ton père instinctivement... D'autres me rappèlent à la réalité, mais ces micro-pauses sont tellement salutaires !

« Mon amour, je suis déjà venu ici. Je connais cette pièce et j'ai marché sur ce sol »

 

Nous sommes prêt de la porte (elle est fermée) dans la salle de jeu, je suis accroupie, ma tête sur l'épaule gauche de ton père et je t'appelle « Viens, viens, viens mon bébé » Je te le dis, je le hurle intérieurement « VIENS », « viens mon bébé, je suis prête, je n'ai plus peur, viens mon amour, viens, je m'ouvre à toi »...

 

Je ne sais plus quand, mais très peu de temps après t'avoir appelé, vient un moment où je dis à ton père que je souhaite aller dans l'eau chaude soulager mes reins, mon ventre, tout, j'ai trop mal, j'en peux plus, je vais crever, non ? Bah au pire hein, au moins se sera réglé l'affaire ! Mais qu'il m'ouvre le bide et qu'on en parle plus, tac, quelques minutes et basta ! Bon, je suis bonne patte, je ne le dis pas, je le pense quelques minutes, c'est tout (d'ailleurs je me rappelle m'être dis « allez dis pas de bétises, avec ça t'en baverais après, c'est dommage »). D'extérieur je dois paraître très paisible, je respire bien comme tu me l'a fait passer mon bébé, mais c'est tout (d'ailleurs en en reparlant plus tard, il m'a dit « fallait m'en parler pupuce, j'avais prévu quoi dire/faire pour la phase de désespérance » mdrrrrr... Arf, je l'aime... cro fortttt).

 

Il m'aide à me relever et à mon rythme on y va (dans la salle de bain). C'est juste la porte en face mais « outch » ! Je repense en écrivant, que je ne sais même pas, si à ce moment là, le CD est fini ou non, t'inquiète on a toujours notre guitare avec nous. ;-) Je lui demande de désinfecter la baignoire avant de la remplir (ben ouhais on ne se refait pas, des mois de désinfection et nettoyage intense avant chaque douche ça reste, c'était inutile hein en ce jour, ben oui maintenant je le réalise, mais que veux tu, nous on était là dedans depuis des mois...). Il s'en occupe et je vais pour m'assoir sur les toilettes (désinfectée elle aussi, si, si...). Je m'assoie et là, c'est pas possible cette sensation que mes trippes vont jallir, s'échapper, tomber, je ne sais pas... Dis si elles tombaient, je n'aurais ptet plus mal ? ;-) Je ne tiens pas verticalisé à ce point. J'attends la fin de la contraction qui me paralyse littéralement, et je me penche un peu en avant. C'est légèrement mieux, mais heuuu, que veux dire mieux exactement ? Ah oui mes trippes vont juste s'arrêtées au bords du vagin sans tomber et mon dos n'est plus broyé par le marteau piqueur, seul un râteau le lacère maintenant... Oui c'est vrai, c'est un peu mieux ;-) Ton père a fini. Il me parle (très doucement) un peu mais pour me dire quoi ça ? Je ne sais plus ;-) Ca me fait du bien car c'est dur sans ses bras, et au moins je le sais là. La baignoire se remplie tranquillement. Une fraction de seconde je pense à l'hôpital, à toi, puis je ressens en moi ce qui pourrait ce traduire par « de toute façon ils ne seraient même pas foutu de nous aider ...». C'est la dernière fois que j'ai eu « peur » (ce mot est relatif) de ta naissance, qui fait suite à cette grossesse, bien que se ne soit pas vraiment de la peur à ce moment là, car je te sens paisible. Je n'y penserais plus jamais après ça. J'ai une pensée pour le tigre sur le tableau, pour toi et Gégé, je regarde ton père qui nous prépare la baignoire, ça me fait sourire.

Je me suis levée, je suis maintenant debout, basculer en avant, les mains qui s'appuient sur le rebord de la baignoire (j'ai la sensation de bloquer mes jambes comme les chevaux la nuit mdr, pour éviter de m'écrouler lors de la contraction). Est il utile de te préciser à quel point j'apprécie (que dis je, j'adule oui) le fais de ne pas être perturbée ou pire, le fait d'être bien, au moins moralement, pour équilibrer et supporter le reste ? Non hein ce n'est pas utile, tu le sais ;-)

 

Bon sang ce que c'est long à se remplir une baignoire... allez ce n'est plus possible j'y vais, même s'il n'y a que 10 cm d'eau. Ton père parle un peu plus fort pour la première fois (normalement en fait tout simplement), « non Pupuce, non, j'ai mis de l'eau brulante au début pour aller plus vite, tu vas te brûler » (là où on était à ta naissance, notre robinet sort de l'eau froide un certain temps avant de donner de l'eau chaude, alors on bascule très chaud pour accélérer)... Ah oui ? Je vais me brûler, mais dis tu crois que si je crame je n'aurais plus les même douleurs ? (comment ça je suis omnubilée ? Mdr). Je ne sais plus si je lui réponds, ou si je le pense très très fort, mais tout d'un coup notre chère guitare se voit accompagnée d'un « j'men fou ».

Je commence à monter dedans et je le vois bidouiller trèèèèès vite les robinets mdrrrrrrrrrrr, mon pauvre zhom ! Ahhh punaise c'est trop bon... Ah ça me crame c'est vrai, mais c'est trop bon, le contraste est juste PARRRFAIT !!!

Ce n'est pas quelqu'un qui a vu la lumière. C'est un hallelujah froid et brisé.

 

Il prend le pommeau de douche et me met de l'eau chaude sur le dos... ah le bonheur tient à peu de choses tu ne trouves pas ? Ce que c'est bon... Je suis à genoux dans la baignoire, le bas de mon ventre trempe dans l'eau brulante (mdr), le jet dans le dos, ses caresses et ses « je t'aime », notre guitare qui s'accompagne peu à peu de parole lointaines et douces, puis toi... c'est trop sur-réaliste pour une femme comme moi, j'ai du mal à te le retranscrire... J'ai la sensation que cette chanson, c'est la façon qu'à mon être de matérialiser la présence de ton père, car je lui attribut cette voix. C'est assez étrange.

Tu sais quand on communique avec toi, on se vide de nos émotions et on capte les tiennent, à ce moment là des images peuvent remonter. Pour un état identique, le tient, ces images seront différentes pour lui ou moi. On ressent l'autre mais à notre façon. Si la peur pour toi c'est le feu, tu verras peut-être des flammes pour matérialiser la peur ressenti par l'autre, là où quelqu'un d'autres verra des chiens par exemple, parce que c'est sa représentation de la peur, tu comprends ce que je veux te dire ? On met une image sur le ressenti, parfois, de l'autre pour le comprendre, ou un son, là en l'occurence, ou...

Je ne sais pas comment expliquer (en même temps, on n'a pas besoin de toujours tout expliquer), ce son de guitare lointain, maintenant accompagnée de douces paroles de la chanson, si ce n'est comme une « matérialisation » de mon être, au fait que ton père soit entrée avec nous dans ce cercle très fermé qui nous lie, dans notre « bulle ». Ils nous apporte l'apaisement, la rassurance, la douceur et c'est ainsi que cela ressort... si toutefois tu veux mon avis ;-) Ou alors tu es déjà très doué mon petit bébé ;-)

Ca fait un peu comme cela, la quarte, la quinte. L'accord mineur tombe et l'accord majeur s'élève.

 

Quelques contractions passent comme ça, avant qu'enfin, je ne te sente t'engager. Ca y est, enfin mon bébé, ça y est, je vais pouvoir être active, ne plus subir. Ton père a compris, je sais qu'il a compris, je le ressens. Alors je ne dis rien et je commence à pousser avec mon corps qui le fait déjà avec une apparente volupté, à croire qu'il sait où il va, et qu'il n'est pas pressé (mais moi je le suis bon sang !) ;-) Je veux te toucher pour me donner du courage, le dernier courage, de la dernière ligne droite ;-) Ma main se paralyse, mon bras se bloque. Je dis alors à ton père « dis moi si tu touches bébé », je le sais mais j'ai besoin de le « voir/sentir », c'est ma façon à moi de sortir définitivement de la phase où mon corps agit seul avec ses contractions, parfois aussi de celle de « désespérance ». J'ai l'impression d'un geste brusque, alors je lui dis « doucement », quand je vois qu'il s'approche, je pense avec le recul que je ne m'attendais pas à ce qu'il réponde si rapidement à mes attentes. J'ai juste à dire et hop c'est fait, je crois que parfois j'ai même juste à penser ;-) Il te touche pour la dernière fois de cette façon là, en moi, on est trois... Ses mains sont les miennes et j'ai la sensation de pouvoir voir à travers ses yeux. Il me dit doucement « bébé en est a peu près là Pupuce » en me montrant la moitié de la longueur de son doigt, « mais je ne sais pas comment, je ne sais pas ce que j'ai touché, je n'ai pas chercher à savoir ». Ca fonctionne, je suis maintenant prise d'une énergie pas croyable. Je revois sa main, comme si elle allait se fermer, face à moi, me montrant avec son pouce, jusqu'où il avait pu aller avec son autre doigts... J'ai cette image en t'écrivant. Cela m'a beaucoup aidé, tu es là, tout prêt, tu es là mon bébé, à moi de jouer ! Il profite de ce petit moment de dialogue (on en aura eu que deux, celui où je parlais de ta pose et celui là réellement), pour me demander, comme je suis à genoux, de quel côté tu vas « sortir ». Je lui dis devant moi (me souvenant de la naissance de ton plus jeune frère en baignoire aussi). J'arrive sans trop de difficulté avec cette ambiance à être avec vous deux en même temps, enfin à lui répondre sans te lâcher. Je ne sais plus quand exactement, mais environ par là, sort de moi des morceaux glaireux « vert plus foncé que clair, pas verdatre hein, vert ». Ton père me demande « c'est quoi ça Pupuce ? », mais Pupuce elle ne sait pas, parce que ce n'est pas du méconium. Sur le moment, je me dis que tu es peut-être en siège comme je ne reconnaissais pas le côté « mou » et que voilà quoi, j'en sais rien, et à ce jour je ne vois pas le rapport des glaires vertes, avec la pose, mais sur le moment, dans le contexte, je me dis « bon ben c'est un siège alors » et ça ne me dérange pas. Je penserais ça jusqu'à ce que tu sortes ta tête ;-). Depuis j'ai appris que c'était peut-être la fin du bouchon muqueux, que parfois il peut avoir cette couleur, effectivement c'est glaireux de la même façon. Bref. Je ne dis plus rien. Il sait que si je ne répond pas, c'est que je suis avec toi, ou que la douleur m'en empêche, du coup il ne redemande pas. Il reprend le jet de douche pour m'arroser le dos d'eau chaude, laisse traîné son autre main sur moi, il reprend ses silences ou ses doux « je t'aime » juste quand j'en ai besoin... Notre musique ne nous abandonne pas (ça a du déjà t'arriver quand tu entends souvent une chanson à la radio ou autre, et que cet « air » ne veut plus te lâcher, sauf que là c'est agréable et doux), et je te sens tranquille, tu te laisses « couler » dans la naissance. Tu es paisibles, tu suis le mouvement sans lutter. Je me laisse encore bercée un peu par cette atmosphère et mon corps qui pousse. Volons ce moment puisqu'il n'est pas éternel.

 

Fichue douleur qui gâche un peu la donne, je me relève, je suis maintenant à genoux mais relevé, et je me bascule en avant, mes mains appuient, bras tendus, le rebord de la baignoire et j'accompagne la poussée. Bon ben perdu, au vu de la nouvelle pose, t'arriveras pas par devant moi ;-) mais je ne dis rien, il comprendra seul ;-) Je pousse pour « de bon » une fois. Je suis décidée, tu vas naître mon bébé, je le veux, je le veux vraiment, et puis il faut que cette douleur cesse. Je pousse et rien ne bouge ??? Comment ça rien ne bouge ? Ah non, ah ça non, et puis quoi encore ! Du coup à la contraction suivante, c'est à dire de suite, je repousse de toute mes forces m'accompagnant d'un « heinnnnnnnnn » (très féminin au demeurant, du genre bodybuldeur qui soulève son truc de 110 kilos mdr), en basculant un peu le bassin. Ah mon bébé, enfin ça y est tu avances en moi, centimètre par centimètre, doucement, tout le long de cette incroyable poussée. Je te sens arriver vers nous et aussi étrange que cela risque de te paraître (nous ne sommes plus à ça prêt mdr) c'est une sensation très agréable. Je n'ai plus de douleur, ou elle passe en second plan, oserais-je te dire qu'à cet instant est même Splendide. Mon « bruitage » n'est pas qu'énergie et puissance, il est aussi l'expression de ce que je ressens. C'est un court moment sans douleur... mais c'était bon à prendre. Fini la « douce » avancé et le « hein » motivé. Je re pousse en silence (toujours avec notre respiration) avec une seule idée en tête : que tu naisses et qu'on en profite enfin. Je suis avec toi, je te dis intérieurement que maintenant tu vas naître, qu'on est là pour t'accueillir, n'est pas peur mon bébé, n'est pas peur, on est là. Cette poussée est efficace aussi puisque elle fait apparaître ta tête (la face en premier, et oui le côté mou avec le petit os : c'était la joue.). La face en premier, le visage d'abord, les yeux tournés vers la vie, franche et tranquille... C'est comme ça que je t'ai toujours sentie : une force tranquille. Ta tête est sous l'eau ( à force le niveau est un peu monté, ces pauvres 10 cm sont loin). Ton père pose (ou vient de poser ?) le pommeau, il va maintenant avoir besoin de ces deux mains ;-) Il me parle à voix basse, mais entre ma liaison avec toi, ce fond « musicale » doux et ta naissance, je ne sais pas trop ce qu'il raconte. Je sais que se sont des mots d'amour et d'encouragement. Si, je me rappelle d'un « courage ma Pupuce » avec sa main sur le haut de ma cuisse. Même si je ne comprends pas, le son de sa voix pour me « parler d'amour » me fait un bien fou. Je ne suis pas seule, je ne l'ai jamais été lors de ce si long accouchement. Il te touche délicatement la tête, il te parle aussi, je ne sais plus non plus mais me revient un « je suis là mon bébé, je suis là »... Tu n'es pas seule, toi non plus tu ne l'as jamais été lors de ta naissance. La contraction suivante se fait attendre. Pour le moment on a le temps, je sais bien que le cordon est compressé et qu'il ne faut pas que cela dur trop longtemps, mais là ça va, je te sens bien présente... 1 minute a du s'écoulée, pas plus. J'en ai marre, je veux te serrer, je pousse un peu pensant que les épaules pourraient un peu avancer, et je dis à ton père « sort le bébé ». Il me répond « Pupuce il n'y a que la tête dehors » (il essai doucement puisque je lui ai demandé, mais laisse tomber, il sait bien qu'il est hors de question de tirer sur l'enfant sans raison vitale immédiate, autant pour lui, que pour moi, oh hey, on est chez nous, pas chez les barbares mdr). Alors je tourne ma tête et je vous vois. Ta tête me semble « noire » mais cela ne m'inquiète pas, je suis avec toi et tu es paisible.

En réalité, c'était surement violet très foncé (ton père m'a dit quelques jours après que cette couleur l'avait un peu... lui aussi... mais bon comme je ne m'en inquiètais pas, il avait confiance). Quelle belle image, ta tête hors de moi, ton père assis par terre à côté de la baignoire qui te rassure, te regarde (tu lui fais face) et m'épaule en même temps, une main sur moi. Vous êtes beaux ;-) J'en suis remplie de bonheur, de plaisir, je n'ai plus de douleur. Tout doucement mon corps se remet en route, fallait il que je te vois naître pour continuer ? Une autre contraction s'intensifie de plus en plus, en prenant son temps. Je te pousse encore et j'ai à peine le temps de t'amener jusqu'à ton bassin, qu'elle s'arrête de nouveau. Pas d'autre. Cette fois c'est bon, je re dis à ton père de t'aider. Alors en te soutenant par les épaules, il te « tire » doucement, en même temps que je te pousse. Il m'a dit plus tard avoir fait attention à suivre ton chemin, ta courbure pour ne pas te faire mal au dos ;-) C'est ainsi mon amour, et avec une sensation incroyable de bien-être, de force et d'amour que ton bassin et tes jambes se dégagent de moi...

 

Tu es née... comme si de rien n'était, comme une fée... tu es née. Dans l'eau, un jour de neige, un magnifique jour de neige, tu es née... C'était tout ? Si simple ? Bienvenue au monde mon amour, bienvenue parmis nous. Tu es née.

Je viens vers toi, tu es là, tu es là mon bébé, mon bébé... les jambes et le ventre qui trempent dans l'eau, le haut du corps à l'air libre et ton père qui te tient presque « ébêté», sonné, amoureux je ne sais pas, il parlera lui-même, il est mieux placé pour le faire ;-).... qui t'amène vers moi alors que je tends mes bras vers ton petit être tout recrocquevillié... oh mon bébé, tu es vivants. Tout est fini, à cette seconde, pour moi la naissance prend fin. Ca y est mon bébé, on est ensemble. Oh mon bébé tu es là, mon bébé, mon tout petit bébé, c'est si bon de te serrer... Mon bébé tu es là, c'est fini maintenant, c'est fini... Je te serre contre moi, je te sens, t'embrasse. Bon sang tu es là, je le crois pas, pourtant c'est vrai je t'assure, tu es là, chez nous, après tout ça, en pleine forme... comme je t'aime mon amour, comme ce sentiment me submerge...

 

Il se passe un peu de temps (sur le moment j'en avais pas conscience mais avec le recul) où ton père nous regarde, dans le vague (enfin que je crois, en fait il attendait patiemment que tu respires. Il te savais encore au cordon et je ne lui semblais pas inquiète). Il nous rejoins à la seconde où tu fais un petit bruit, se laissant totalement aller à ses émotions, comme nous, sans aucune retenue. Pourquoi s'en priverait-on ? Nous sommes seuls. Avec ton père, on pleure, on se dit des mots d'amour, on te regarde, ce qu'on ressent c'est indescriptible, pour toi et l'un pour l'autre, on pleure... on... chai plus ;-) Tout se mélange, tout est trop, trop iréel, trop merveilleux, trop intense, on t'aime si tu savais... si tu savais petit cœur... Ces sentiments et ce bonheur c'est palpable. Autour de nous il y a comme un nuage douillet, un cocon qui s'est formé... il n'y a plus que nous sur Terre, nous et notre amour. Je te serre, je t'embrasse et je regarde ton père du brouillard dans lequel je suis, lointaine..., je reviens peu à peu, sans réaliser ce qui vient de se passer, sonnée peut-être, et je me demande pourquoi mon homme me dis la voix et les mains tremblantes, les larmes qui coulent de ses yeux, qu'il est fier de moi, de nous, tellement fier, qu'il m'aime, qu'il nous aime, que.....

On s'embrasse. Ses paroles me touchent à un point, tu ne peux imaginer. Mais qu'est ce que j'ai fais pour vivre et entendre ça ? Dis mon bébé, qu'est ce qu'on a fait d'autre que se laisser bercer, par celui là même, qui nous admire à cet instant ? Je l'aime tu sais, si profondément. L'instant à notre rythme nous laisse revenir... Cet accouchement se grave dans ma chair de femme comme un accomplissement personnel, de couple et familiale, comme un départ et non comme une fin. Cette naissance s'inscrit dans notre famille et dans ta vie avec tout ce qu'elle comporte d'Aimant et d'Espoir.

 

Puis ton père me dis : « regarde Pupuce, il (bébé) a les yeux ouvert ». Quand il me dit ça, je regarde ton père et encore aujourd'hui je ne sais pas ce qui m'a le plus émue : son regard sur toi, ou le tient vers lui. Le premier regard vous l'avez échangé. Tes yeux ouverts c'est lui qui les a vu, quand je te le dis... que vous êtes beaux ! Puis je te vois, te voir les yeux ouverts, c'est énorme. Tu vis avec une telle aisance et une si grande sérénité, ce que tu es belle. Il part chercher la caméra et l'appareil photo. Je suis heureuse parce que pour m'embrasser, à un moment, il recule la caméra et à ce moment précis on le voit. On est trois, cela sonne plus juste que lorsqu'il nous filme toute les deux ;-) Séance starlette ma fille mdrrr, n'empêche c'est bon de les revoir ;-) Bon c'est pas tout mais je recommence à avoir mal. Il le voit, alors je lui dis juste « faut que je vire le placenta » (oui très érotique comme façon de parler n'est il pas ? Mais j'men fiche, je veux être Li-bé-rée !). L'eau se rougit, mais cela me semble tout à fait correcte. Arggg de contractions, je ne les supportes plus celles ci ! Je m'accroupie avec toi dans les bras et je pousse un peu, loupé, grrrrr. Bon, je bouge un peu le bassin disant à ton père que j'aimerais bien qu'il sorte, il me répond « heu moi aussi » (Tiens il commence à stresser ? Pauv zhom... Moi ça va, t'es là, le reste j'men fiche. Je « devais » m'occuper de toi, c'est fait !). Bon aller, je le sais décollé et dans l'axe à force de bouger le bassin, alors je repousse et il amorce sa sorti. Bon, je repousse une autre fois, mais doucement hein, je ne voudrais pas me faire mal, j'ai assez douillé, dis donc il ne veut pas sortir lui ;-) Si, ça y est « schhhhhhhhhhhhhhhhhhh » ça pique et brûle... Arg je m'y attendais pas. Ton père semble désolé « ma pauvre Pupuce »... Il est dehors.

 

La poche des eaux, elle, elle est toujours accrochée. Le placenta est suspendu par elle. Je me « baisse » un peu, pour que ça ne tire pas trop dessus, que le placenta touche le fond de la baignoire. Puis j'essai de la décrocher, histoire d'en finir. Je masse l'utérus, je te met au sein (ton père te demande de téter, que là, ça l'arrangerais ;-) mon pauv zhom sait que s'il y a un soucis maintenant, il va falloir qu'il mette la main à la patte ;-) Il stress un peu pour moi je crois, mais à part cette phrase pour toi, il ne me le montre pas, il m'aime trop et il assure hihihi), je tournicote un peu, je tire légèrement et de manière continu en augmentant l'intensité : Rien, quedal ! Bon, ben écoute hein, je vais pas passer ma nuit ici (alors que c'est la fin d'après midi seulement mdr), du coup je lui demande de bien vouloir couper la poche des eaux, les membranes quoi. Il va prendre un ciseau (oui, oui tu lis bien, il va m'approcher avec, jusqu'ici, personne ne l'a jamais fait, mais c'est ton père, j'ai confiance, il ne dérapera pas, il a plutôt pas intêret lol), il le désinfecte et vient pour couper la poche. Bon en même temps il me connait bien, il sait que j'aime tout savoir au sujet de mon corps ;-) : « Pupuce, je fais comment, tu veux que je la coupe à partir d'où ? ». Il à la membrane entre ses deux doigts. Je lui dis « ben par là », peu importe, « qu'un bout soit encore accessible de l'extérieur quoi ». Il va pour couper, et avec tout ça et d'y toucher, la membrane se « casse » d'elle-même (elle a eu peur du ciseau mdrrr). Ahhhhh enfin... Libertée je t'aime, je t'adore ;-) Ce qui reste à l'intérieur ne m'inquiète pas, cela sortira en temps voulu (le lendemain est sorti un « bon bout » de membrane). Le placenta lui, semble complet à deux/trois « broutilles » près, mais ça tombe bien, il y a deux/trois « broutilles » dans l'eau ;-)

 

Je le laisse dans l'eau pour le moment. Je te tiens, une main sous tes fesses, l'autre sous ta tête, mes bras te font un « berceau » et je te sens « remuer ». Alors je te regarde et j'essai de comprendre, et je comprends quand je sens quelques choses qui arrive dans ma main ;-) du méconium... Je regarde « ah oui c'est bien du méconium ». Ah ce moment là, je vois ton sexe, mais cela ne m'interpelle pas, je crois l'avoir toujours su au final (même si j'avançais le contraire). Tu sais il doit y avoir beaucoup de choses que j'oublie, c'était un tel tourbillon d'émotions, toutes plus fortes les unes que les autres, je dois mélanger les évènements dans le temps aussi je pense. Je dis à ton père « regarde bébé, elle fait du méco aussi, déjà », il regarde, et je percute à cet instant, mais... t'es une fille ! « Bébé t'as vu qui sait ? », lui « ben oui là ». ;-) Bon certes c'est assez cocasse comme façon de découvrir le sexe de son bébé, et il aurait peut-être penser autre chose, mais voilà quoi. Notre vécu à fait qu'à cette seconde je n'ai pas percuté car le méconium avait une importance pour moi. Je reste heureuse qu'on est su un bon 15 minutes après, qu'on est profité de ce temps pour t'aimer, toi, notre bébé, la question ne nous avait même pas effleuré l'esprit. J'adore ta façon de t'accrocher à moi...

 

Tiens ça toc à la porte de la salle de bain ? Quoi des intrus chez nous ? Ahhhhhhhh mais naaaan, mère indigne que je suis, c'est les zouzous ;-) C'est eux aussi (Note : il faut bien que se soit la faute de quelqu'un mdr), ils n'ont qu'à pas être si adorables, au top, trop craquants et supers intelligents et discrets et... Nann sans rire, j'étais si loin que j'avais zappé que dans la maison s'occupaient calmement 5 bambins âgé(e)s de 6 ans (quasi 7) à 18 mois (bon celle de 18 mois était à la sieste, mais tu es née aux environs de 18h (un peu avant), elle aurait pu appeler, puis hurler pour qu'on la lève, mais non). Des amours, de vrais amours. Ils ne sont pas venus, pas

une seule fois briser notre bulle, couper l'instant... Si tu savais où tu es née ma belle... Ici tout n'est qu'amour, confiance et partage.

Les enfants sentent que... C'est fou quand même. Un de tes frères, celui né comme toi ;-) demande si bébé va naître maintenant ? ;-) Votre père lui demande de descendre encore quelques minutes, qu'on va les appeler s'il veut bien. Il comprend de suite, vraiment faudrait accoucher tout les jours (nann ça va pas ou bien!). Je lui dis « ben ils peuvent venir » et ton père me dis « Pupuce regarde l'eau, elle est rouge, vraiment rouge, si P. voit ça, elle va penser que c'est tout du sang, avec sa sensibilité, ça risque de la traumatiser ». Oui c'est vrai, un accouchement terrestre c'est pas pareil, il suffit de mettre la couette sur soi, sur l'alèze et voilà, sans « cacher », c'est moins choquant. Là, toute l'eau est effectivement bien rouge... P. est une future femme ne l'oublions pas. Je te donne à ton père, qui enlève son tee-shirt pour du peau à peau, et tu lui fais du méconium dessus, le pantalon est baptisé ;-) Ah ben y a pas de raison hein ;-) On installe le placenta à côté dans une serviette car le cordon n'est pas coupé, on est pas prêt pour le moment, et il en profite pour te câliner, il l'a bien mérité lui aussi. Je t'avais garder même en m'occupant du placenta. Quand je me lève, il me regarde, alors je lui dis « c'est bon, ça te va, t'es rassuré », en parlant du sang qui goutte et c'est tout. Il me répond « là oui, c'est clair », puis bammm ça goutte plus du tout, ça coule bien, du coup il ajoute « heu là vachement moins »... « c'est normal, c'est normal » que je lui dis. Lui : « ben si t'en est sur Pupuce », « t'en est sure Pupuce ? », moi : « mais oui, ça paraît impressionnant mais j'ai connu pire » : ton plus jeune frère lol. Bon certes j'ai connu pire, et je suis encore là hein, alors je vais pas m'affoler pour ça, mais de là à dire que c'est parfaitement OK, heuuu, j'en sais rien à vrai dire, je n'en suis pas certaine, et tu sais quoi : j'men fiche (ouhais tu suis bien mdr).

 

Franchement à ce moment là, j'men fiche de tout, que le corps se débrouille, il a très bien su faire jusque là, moi je suis occupée. Petite dédicasse à une pièce de théatre sur la naissance « mon corps assure! » mdr. Je sors enfin de la baignoire, je la vide. J'essai de me rappeler qui de nous deux t'as porté dans la salle de jeu mais je ne sais plus. C'est là que j'ai besoin d'être. Tout y est installé, matelas à terre, alèzes, lampes de sel, le tableau du tigre etc... je me sens bien là-bas. Je sors de l'eau et ? Bon sang c'est fou ça, c'est lui qui te porte ou moi avec ton placenta ? Ou l'un toi et l'autre le placenta ? Je ne sais même plus, lui saura peut-être. Dis donc j'étais vraiment ailleurs, ou je me fichais vraiment de tout, t'es là et puis voilà ;-)

 

On arrive dans la salle de jeu. Je me pose avec toi, on te couvre avec la polaire moltonné rouge et la couette nous recouvre toutes les deux. Tu as même droit à un petit chapeau ;-) C'est que même si le chauffage est un peu monté, entre la salle de bain avec plein de vapeur d'eau tant il faisait chaud et une pièce normale hein. (Je souris en me disant que t'as joué l'écrevisse mdrrr, l'eau était vraiment chaude, enfin, soyons honnête, le temps que tu naisses, c'était plus raisonnable il est vrai). On est bien là, seul au monde. Ton père va lever ta sœur, elle était réveillée, ça c'était sur, et il appelle les loulous qui était déjà en train de monter. Il avait préparé la caméra à côté de nous deux ma belle, du coup on a en live leurs réactions, c'est mignon. Il ouvre la porte et ils te découvrent tout les 5 en même temps...

 

Cet instant mérite tout les sacrifices que nous avons fait, toutes les pressions que nous avons endurés, tout ce que nous avons traversé jusque là. Leurs yeux sont éblouis, petits et « grands » ont le sourire, osent à peine, puis s'approchent, posent des questions, sourient. P., et tes frères n'arrêtent pas de répéter que « il est beau ton bébé maman » ;-) Un de tes frère, L. ou D., L. je crois, me demande pourquoi tu es violette? C. me demande à te faire un bisous « ben oui bien sur », tous te trouve très jolie ;-) C'est fou comme la naissance apporte la joie lorsqu'elle se veut simple. Ils ont tous les yeux qui brillent et le sourire greffé au visage. « Babaaaaaaaa » « oh babaaa » en rigolant dis K.. Tout ça, tout valait le coup, y compris le fait de passer pour des bargeots ;-) Tant pis... On sera des bargeots heureux d'avoir sauvés leur fille et de lui avoir offerte cette naissance envers et contre tout, et tousss. Heureux de partager ces moments familiaux uniques...

 

« Les enfants vous voulez savoir si c'est un garçon ou une fille ? », l'un d'eux m'avait demandé C. je crois. Tous en même temps : « OUIIIIIIIIIIIIIII ». Nous : « Ben c'est à vous de nous le dire, c'est votre rôle ça » ;-) Ils regardent donc le secret ultime ;-) et me sortent « garçon » ??? Heu faut que je vous explique un truc mdrrrrr. C'est le cordon ça.... vala... « Ah oui, c'est une fille », ha ben vi, ouf ça n'avait pas changé, ils s'étaient juste trompés ;-) Une splendide fille, nous sommes comblés. Puis ton père filme, réponds aux questions. C. fait des photos de nous trois (toi, zhom et moi). Mon homme va chercher des gâteaux aux enfants, bonbons, c'est jour de fête, on peut manger, à l'étage, dans la salle de jeu ;-) Il me ramène ma soupe à l'oignon, hummmm ma soupe c'est trop bon... avec le gruyère tout, un lait choco, tout ce que je voulais quoi, le rêve à l'état pur !

 

T'es belle mon coeur, t'es sereine. On passe un moment comme ça en famille, c'est superbe. On téléphone à Gégé pour lui dire que cette fois, t'es là : tout va bien ! Elle pleure au tel, bah tiens elle me fait chialer aussi, ça faisait longtemps, quelques heures à peine ;-) On prévient nos parents respectifs et c'est les enfants qui annoncent le sexe à chaque fois.

 

Ton prénom ? Heyyy minute papillon ;-) Ouh là tu m'en demandes trop ;-) On va reprendre nos esprits et puis on te cherchera ça. J'avais tellement envie de ça, chercher le prénom, qui te va, après la naissance. On a donc délibérément pas chercher avant. Notre bébé, mon piti singe (tu t'agrippes à moi comme les bébés singes hihi j'adore) c'est pas mal non ? Heu là, pour le coup, on va éviter d'écouter tes frères et sœurs mdr. On sèche ton placenta et on le met dans un lange avec du gros sel. Ensuite direction un sac à bandoulière. Non c'est toujours pas le moment pour le cordon.

Pour te finir cette journée, ton père fait manger les zouzous, et leur mets un dvd au salon en dépliant le canapé, ils ont couettes/oreillés, c'est jour de fêtes jusqu'au bout, qu'ils s'endorment là, c'est pas grave. (ben oui là heu, c'est la journée dvd, ça a bien aidé faut avouer). Toi, tu têtes. Nous on se découvre plus encore, on se regarde, on s'observe. Que tu es belle. Il revient, on passe de très bons moments, il en profite pour te câliner et passer du temps avec toi. On grignote, il remet le cd de « dirty-dancing »...

 

Au fait notre chanson à nous s'est arrêtée, je ne sais plus bien quand... probablement à partir du moment où ça à frappé à la porte, dans les environs quoi. Je mesure la chance qu'on a et la joie d'être ici. Comme dit ton père le soir-même, « tout est si simple », on a vécu beaucoup d'amour, pour les enfants la journée a été sympa, pas de question à se poser par la suite, enfin rien... rien que du bonheur ! Il nous prends dans ses bras et on se laisse porter. Les enfants nous font un bisous, ils vont se coucher. Il doit être tard. D. s'est endormis, ton père va le coucher. Quand il revient, il nous reprend dans ses bras et doucement on sombre un peu... Puis vers 2h du mat', on va dans notre chambre. Je te laisse seule avec ton père, profité tout les deux. Il me propose de nettoyer, mais c'est pas grand chose, je préfère m'en occuper et vous laisser un peu à deux. J'enlève les alèzes de la salle de jeu et voilà, les serviettes dans la salle de bain et en gros c'est à peu près tout. Je vous rejoins, dans le couloir je regarde la maison qui est endormie, en ses murs raisonne encore comme une mélodie, celle de ta naissance. L'atmosphère est lourd d'amour, palpable. Avons nous dans le bonheur des limites à ne pas franchir ? Si oui, nous les avons allègrement dépasser... Je me couche avec vous, l'esprit serein à cette seconde et le cœur plus amoureux que jamais... 7 êtres d'exceptions m'entourent au quotidien, c'est comme si je le découvrais, tout en l'aillant toujours su... Je vous aime tellement tous.

 

Au réveil je m'aperçois que je n'ai pas rêvé, c'est un autre jour qui débute ;-) et c'est une autre histoire ;-)

 

Tu auras ton prénom, mélange de neige et d'eau, 3 jours plus tards (le jour même de la déclaration à la mairie, qui se passe sans encombre, même très bien.), il est créé pour toi, tu lui as donné vie, tu lui procure un sens. Nous avons coupé le cordon au bout de deux jours, c'était le moment, on le voulait tout les deux. Ton père s'en est chargé ;-) On t'a mesuré (sans t'étirer de trop), pesé pour ton histoire plus tard, tu étais contre nous, on a soustrait le poids. Ton premier bain, se sera fait au final 15 jours plus tard, tu sentais vraiment trop bon, un lundi comme pour ta naissance, avec moi, nous deux dans la baignoire et ton père pas loin ;-) Durant trois jours, nous sommes restés dans notre chambre à profiter, n'ayant que les bons moments (les bisous/câlins de tes frères et sœurs, de ton père). Mon homme m'apportait à manger, à boire, nous câlinais et gérais la maisonnée... J'avoue avoir profité de toi grandement et je t'ai aussi beaucoup surveillé. Notre première sortie fut au finale, pour la mairie.

Ton placenta fût enterré 17 mois après très exactement. D'une manière que je te conterais plus bas.

 

Ce fameux jour de retour de mairie, ton père m'a demandé en mariage ;-) J'aurais deux façon de te le « conter » et je ne sais laquelle prendre. Au finale la vérité c'est les deux mélangées.

 

La version forte en émotion (oui j'ai de la chance, je ne suis pas cardiaque mdr) : Je suis avec toi dans le lit. Comme tous les soirs et les jours qui vont avec ;-) je te regarde. Je t'assure même tes oedèmes, tes bleus, ton visage gonflé n'arrive pas à t'enlever ta splendeur, t'es vraiment belle. Je ne sais faire que des beaux bébés comme dis ton père (mdr il a raison). Bref, puis comme souvent, à un moment je me dis « mais ça va ? C'est sur au moins ? ». Oui les premiers temps, je t'ai souvent réveillée, j'étais quelque peu stressée, mais juste un peu hein... bon beaucoup ;-) Je commence donc à te câliner pour te faire « émerger » un peu, que tu bouges, ton ventre, ta respiration, à ce moment là, ça ne me suffit pas. Ah tu réagis... Rhoo c'est beau un bébé qui dort.

Tiens une musique (nannn mais ça va devenir une habitude hein ? Cette fois ce n'est pas la même, tiens c'est drôle cette fois c'est celle qui me fait penser à ton père, la notre quoi, non pas toi, la notre à ton père et moi)... Barf je dois devenir timbrée, c'est pas beau de vieillir mdr. Puis ton père me parle, alors je me retourne (il n'était pas là avant, occupé dans la maison), je ne l'ai pas entendu entrer. Wahouuuuu, mais qu'est ce qu'il me fait là ? Il est habillé ... heu.. juste très bien, ça me met de ses idées en tête, pas très... pas disable, là, à sa fille (même adulte mdr). Ben il est en uniforme... celui que j'aime hummmmm (enfin j'en aime plein mais ça c'est autre chose mdr). Bon pour la musique, je suis rassurée, je ne suis pas timbrée, c'est lui qu'il l'a mis ;-) Je rêve ou bien ? Sur le moment, je le regarde, il me... je ne sais pas quoi te dire, je l'aime, je trouve qu'il a tout, j'attends de voir ce qu'il veut, je suis ailleurs là... Il s'approche, s'assoit près de moi, me sort une bague et il me demande si je veux bien l'épouser... Ok heumm... là je suis KO directe.... Bon ben j'essaie de prendre sur moi 1 seconde, j'y arrive pas et je chialeeeeeeeeeeeeeeeee, allez une fois de plus ;-)

Il me prend dans ses bras. Ben non, c'est co* comme ça, mais j'arrive pas à répondre, je chialeeeeee ! Puis je fini par sortir un « oui, oui, oui », je ne sais trop comment.... Je crève d'amour pour lui, bien sur que je veux l'épouser, j'avais même envie de lui demander ;-) On s'embrasse, on se câline, on se dit plein de choses. Tu sais ces choses qu'on ne se dit pas vraiment au quotidien comme par exemple « j'ai beaucoup d'admiration pour toi, en plus de l'amour... » ou ces choses là... Ce qui m'a particulièrement touché, au vu du contexte, c'est quand il m'a dit, qu'au delà de son amour pour moi (bon je le fais avec mes mots là, mais en gros, qui et ce que je suis), il était très admiratif de la façon dont j'avais géré cette grossesse, les naissances, notre vie, les enfants... etc...

 

Enfin le reste nous regarde, il ne s'agit plus de toi maintenant. Mais on a partagé beaucoup de choses en plus des tendresses ce soir là... Un soir de plus où tout devient palpable, un soir de plus où le souvenir se grave en nous comme un moment d'éternité... Je suis d'ailleurs restée longtemps dans cette « ailleurs », heureuse et insouciante, peut-être y suis je encore finalement. Je me rappelle lui avoir dis que c'était pas possible tant de bonheur, que personne ne pouvait « mériter » ça, que je ne comprenais pas ce que je vivais. Il m'a répondu si sur de lui « bien sur que c'est normal, bien sur qu'on le mérite Pupuce, après tout ce qu'on a traversé, y a intêret ;-) » (le fameux y a intérêt dis avec le sourire et le ton qui va avec mdr). Je ne dis pas que je réalise, mais je trouve en tout cas qu'il a fichtrement raison ! Allez profitons tant que c'est là, sans se poser de question. Mais tu sais, encore aujourd'hui, tu as plusieurs mois, c'est tellement « trop ». Je vous aime ;-)

 

Bon et puis j'allais l'oublier mais il y a aussi une « face cachée » ;-) Alors tu reprends le même début, sauf que quand je le vois tu ajoutes « oh punaise, le décalage et moi chui moche avec mes kilos de la grossesse, mon jogging, dans le lit, pas coiffée, avec mes alèzes qui me font limite des couches ouinnnnnnnnnnnnnnn ». Bon après quand je lui dis oui, qu'il me met la bague, il m'embrasse. Sur le moment j'y pense pas, mais très vite, 5 minutes après quoi je percute « aïe, aïe, aïe mais pourquoi a t il fallu que pour cette grossesse je sois fan de soupe à l'oignon ? Hein tu peux me dire ? Ben oui, je viens de m'en taper une, qu'il m'a monté en plus... bouhouhouhouhou » On se laisse aller tout, puis tu me demandes, tu fais un petit bruit. Il me dit que l'amour ambiant te plaît, alors tu veux nous rejoinre mdrr. Je le lui dis « oui » et je pense « hum occas salle de bain ». Bon ben puisqu'on est coupé, je reviens hein... « ben Pupuce », elle arrive Pupuce ;-) Où je suis partie ? Rhoo ben au moins me brosser les dents, punaiseeeeeeeeeee ! ;-) Bon ça m'a pas traumatisé, je suis toujours fan de soupe à l'oignon. D'ailleurs elles ont comme un goût de souvenir maintenant ;-) On a passé une super fin de soirée... Bon voilà c'est plus honnête mdr. La vérité c'est les deux mélangés.

 

C'est peut-être ça la vie, savoir reconnaître le bonheur quand on le vit, l'accepter sans se poser de question, et prendre les petits aléas avec humour... On est bien à temps de se prendre le chou avec les trucs vraiment grave hein.

Tu sais, je repense, il m'a dit qu'il me trouvait belle, que pour la soupe, j'avais pas à m'en faire ça allait, il avait pas remarqué etc... Ben c'est là que je me suis dis, je comprends mieux d'où vient ce proverbe : « l'amour rends aveugle » ;-).

 

Cette phrase que j'avais en tête « la naissance d'un accomplissement » en pensant à l'accouchement, je l'ai comprise. Je suis heureuse et épanouie en tant qu'Être, en tant que Femme, en tant que Mère. Je me sens bien dans mon corps, dans ma tête et dans ma sexualité. Je me suis enfin trouvé, je m'assume. Je suis accomplie. C'est merveilleux ma fille, c'est merveilleux...

 

Voilà ce que je peux te dire de ta naissance. N'oublie pas ce que tu es et d'où tu viens, garde en toi que tout est possible, vis libre et ne t'enchaîne pas, se serait te trahir. La vie est garante de belles surprises quand on sait les voir.

 

J'aurais envie de dire encore beaucoup de choses, mais je crois que je vais me limiter à de simples Merci. Merci à mes enfants d'avoir su se débrouiller et m'épauler lors de la grossesse, d'avoir été adorable lors de la naissance, à toi d'avoir tant voulu nous rencontrer, à mon homme pour son incroyable confiance, son écoute, son aide et son soutien sans borne, à Gégé pour sa confiance et son écoute... puis à mon corps, qui même fatigué a su, parfois contre moi, te protéger...

 

Il est tant, je crois, de mettre le point final, à bientôt mon amour.

 

Mais souviens-toi du moment où je bougeais en toi
(...)
Et chaque souffle que nous respirions (...)

 

http://www.youtube.com/watch?v=cQG7dZUnNLs

 

 

Suite :

J'ai à te conter l'enterrement du placenta... Un an après, pourquoi, comment...

Bientôt. Je me sens prête. Je t'Aime.

 

 

A Toi :

 

Ce qui me vient est un Sourire. C'est Toi. Tu as toujours le même Tempérament : Franche et Volontaire. Tes Yeux rient d'une puissance extraordinaire. Ils expriment tes pensées tel un livre ouvert... Aventureuse tu escalades tout, tu ne crains rien... Comment expliquer un caractère comme le tien avec des mots. De façon imagée, écoute : Je te vois parfois gravir une montagne en sandalette, sans sac, ni provision. Lutter, trébucher, te relever, sans jamais rien dire, pleurer si tu es seule, sourire à la face du monde si tu croises une marmotte et enfin arriver en Haut. Tout en haut, au plus Haut du Sommet... Fière et Heureuse, puis penser « ouhais mais j'avais mes sandales, la prochaine fois, je ferais plus haut, sans rien »...

Tu Sais mon Amour, tu n'as pas Besoin de nous prouver que tu es Merveilleuse, parce que Tu l'es. Point besoin de t'auto-convaincre que tu peux Tout, parce que tu le Peux...

Accorde Toi la Simplicité, avec l'Amour et l'Humour, crois moi, c'est ce qu'il y a de plus Beau... En Tout...

Ta Chanson ? Évidemment celle qu'on nous a murmuré durant ta Naissance : Hallelujah... De Jeff Buckley... Je ne peux l'entendre sans Penser à Toi... 

http://www.youtube.com/watch?v=cQG7dZUnNLs

J'ai appris 6 mois après ta naissance, que ce Titre « Hallelujah » voulait dire « Gloire à Dieu ». Athée je n'en ai pas tenu compte. Aujourd'hui avec une forme de Foi (disons libre sans aucune religion, ni carcant)... Je peux te dire que Oui, nous étions accompagnées, je crois que la vie soutient ceux qui la compose, donc nous tous au final.

 

Cela donne : "J'ai entendu qu'il y avait un accord secret, Que David jouait et cela plaisait au Seigneur...

Ca fait un peu comme cela, la quarte, la quinte, L'accord mineur tombe et l'accord majeur s'élève...

Ta foi était forte mais tu avais besoin de preuves...

Mais souviens-toi du moment où je bougeais en toi
Et la sainte colombe aussi
Et chaque souffle que nous respirions était un hallelujah...
Hallelujah, hallelujah, hallelujah, hallelujah..."
   

http://justeunefemme.over-blog.com

 

 

 

 

 

 

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